Centre culturel de Braine-l’Alleud: «C’est la fin, sauf si…»
Gardant une petite ouverture en cas d’accord amiable, la majorité a voté lundi soir en faveur d’une résolution judiciaire du contrat-programme.
- Publié le 29-06-2022 à 06h41
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Le bourgmestre, Vincent Scourneau, l’avait publiquement annoncé il y a un mois: la première étape d’un apaisement des relations entre le Centre culturel et la Commune doit passer par l’adoption des nouveaux statuts par le conseil d’administration. À défaut, la volonté de résolution du contrat-programme par voie judiciaire allait être inscrite à l’ordre du jour du conseil communal de juin.
Ce conseil, c’était lundi soir et le conseil d’administration du Centre culturel n’ayant toujours pas, à ce stade, adopté les nouveaux statuts, le point 15 de la séance était en effet la fin programmée de la collaboration entre Commune et Centre culturel.
Avec une nuance dans la formulation: "Le conseil communal est invité à autoriser le collège à prendre toutes les mesures utiles pour mettre fin, dans les plus brefs délais, au contrat-programme, y compris d’ester en justice, à défaut d’une solution amiable".
Cette solution a été discutée encore deux heures avant le conseil, mais sans aboutir. "Les pourparlers sont toujours en cours" , a précisé Vincent Scourneau, alors que les membres du collectif Accolades, mobilisés devant l’hôtel de ville avant le début du conseil, étaient dans la salle. Pour la majorité, à moins d’un accord qui interviendrait prochainement, la fin du Centre culturel se profile clairement.
«Il y a un agenda caché»
Olivier Vanham, pour IB, a expliqué être de ceux qui pensent, depuis le début, que le bourgmestre ne veut plus de "l’îlot d’indépendance et d’autonomie" que constitue le Centre culturel brainois.
"C’est votre choix personnel, il y a un agenda caché , a attaqué le chef de file d’IB. Vous voulez déblayer ce dossier pour qu’il ne soit plus dans vos pieds en octobre 2024. Mais nous rappellerons aux Brainois ce que vous avez été capable de faire. La Maison de la culture que vous évoquez, c’est de la poudre aux yeux: elle sera victime de vos prochains ajustements budgétaires. Et Braine sera un paradis fiscal sur un désert culturel…"
Côté Écolo, Corentin Roulin, qui siège au conseil d’administration du Centre culturel, s’est dit déçu du maintien du point à l’ordre du jour alors que les discussions sur les statuts avaient avancé ces dernières heures. Au point qu’on serait à présent à "un fifrelin d’une satisfaction presque totale des souhaits de la Commune" .
Ce qui bloque encore serait un point de détail, qui doit être vérifié par un juriste. Estimant que l’ambiance est à présent apaisée, Corentin Roulin a demandé "une dernière fois" que le point soit retiré de l’ordre du jour.
"J’ai beaucoup de respect pour la qualité de la défense que vous développez: vous restez un interlocuteur qui veut sauver le Centre culturel. C’est ce qui vous différencie de Monsieur Vanham" , a lâché le maïeur… en maintenant toutefois le point litigieux.
Majorité contre opposition
Après avoir retracé les rétroactes du dossier, Vincent Scourneau a martelé que la Commune attendait depuis six mois l’adoption des nouveaux statuts garantissant notamment un meilleur contrôle financier de l’institution.
"C’est votre droit d’être une ASBL indépendante, c’est notre droit d’arrêter de la financer et de trouver une autre manière d’investir des moyens dans la culture , a-t-il conclu. Je ne suis pas là pour abattre la structure, mais pour faire respecter les règles de bonne gestion, parce que nous sommes responsables de l’utilisation de l’argent public. Vous dites qu’on y est presque, tant mieux. On va passer ce point et je propose qu’on reste en contact. On peut se parler demain. Mais il faut être clair et c’est le sens de la décision d’aujourd’hui: c’est la fin, sauf si…"
Le vote a été acquis majorité contre opposition.