Centre culturel de Braine-l’Alleud: l’incompréhension persiste
La majorité a soumis de nouveaux statuts mais ses représentants ne siègent plus au conseil d’administration en attendant l’attitude du parquet.
- Publié le 02-02-2022 à 07h02
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L’opposition brainoise a abordé à nouveau le dossier du conflit entre la Commune et le Centre culturel, au conseil de mardi soir. Corentin Roulin, le chef de file Écolo, a précisé qu’il parlait au nom de l’ensemble des groupes de la minorité en demandant quelles sont les intentions du collège, après la publication d’une offre d’emploi pour un service culturel communal. Ce nouveau service dont il n’était pas question lors du vote du budget 2022 va-t-il cohabiter avec le Centre culturel, ou annonce la fin de celui-ci?
La minorité s’étonne également que les représentants de la majorité ne siègent plus au sein du conseil d’administration du Centre, alors que le projet de modification des statuts annoncé par le bourgmestre vient d’être soumis sans explication. Des statuts qui posent question, d’après Corentin Roulin. Notamment parce qu’ils veulent imposer désormais aux associations composant la "chambre privée" du Centre culturel – elles sont 50 actuellement – une cotisation annuelle de 100€. Alors que ce montant est aujourd’hui fixé à 25€, cela ressemble à une volonté de faire obstacle à la participation de ces associations…
Le bourgmestre, Vincent Scourneau, a répondu en précisant que l’élément neuf depuis le dernier conseil communal est la communication du dossier au parquet, pour respecter l’article 29 du Code d’instruction criminelle.
Si les représentants de la majorité ne siègent plus au conseil d'administration, c'est parce qu'ils y sont insultés et pris à partie. Pour Vincent Scourneau, des élus n'ont pas à être traités de la sorte. "Est-ce normal que certaines personnes aient des excès de langage et parfois de comportement alors qu'elles ne rendent de compte à personne? a prolongé Vincent Scourneau. Que des associations de quartier viennent au Centre culturel pour mener des combats détournés?"
Le maïeur brainois constate, en le regrettant, que la Commune qui finance le Centre culturel à hauteur de 700 000€ annuels ne peut exercer aucun contrôle sur la gestion du Centre. Et qu’elle ne soit pas non plus respectée par ceux qui reçoivent cet argent…
«On attend l’attitude de la justice»
Quant à ce futur service culturel communal, Vincent Scourneau a indiqué qu'il s'agissait de se préparer à tous les scénarios, à l'heure où le parquet va se pencher sur l'audit externe qui a analysé la gestion du Centre culturel. Le bourgmestre a répété avoir été "troublé" par les conclusions, d'où la communication du document – sans qu'une plainte soit déposée à ce stade – au parquet.
"On attend l'attitude de la justice, a indiqué Vincent Scourneau. Si on nous dit qu'il n'y a rien, nous serons rassurés et nous devrons reconstruire une confiance entre les personnes. Mais si le dossier est mis à l'information ou pire, à l'instruction, nous serons au-delà du trouble et il faudra trouver des solutions structurelles. Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Nous sommes dans une attitude attentiste, responsable et honnête: quand nous verrons clair, nous prendrons des décisions."

À plusieurs reprises durant les discussions de lundi soir, le bourgmestre, Vincent Scourneau, a affirmé que la majorité tentait de trouver des solutions pour sortir d'une situation où la confiance est manifestement rompue "plutôt entre les personnes qu'entre les institutions", alors que la minorité fait tout pour "politiser" le conflit.
"Vous vous êtes saisis d'un dossier que vous pensez juteux, a affirmé le maïeur brainois. On a toujours été modérés dans nos expressions, alors que l'opposition part dans tous les sens, avec près de cinquante posts sur les réseaux sociaux, parfois sponsorisés, pour essayer d'exciter le monde!"
Pour le groupe Écolo, Corentin Roulin a souligné qu’il n’avait pas recours à des posts sponsorisés et que durant les neuf premiers mois du conflit entre la Commune et le Centre culturel, l’opposition était restée discrète. Aujourd’hui, le chef de file des Verts persiste et signe: il avait dit avant la réalisation de l’audit que celui-ci ne déboucherait sur rien, et il estime toujours après avoir lu le document que celui-ci ne contient rien.
Olivier Vanham, pour IB, a répété lui aussi que l'opposition s'était d'abord tue pour ne pas mettre de l'huile sur le feu. Mais pour lui, puisque personne ne peut dire dans quels délais le dossier sera traité par la justice, saisir le parquet sur base de l'audit qui a été réalisé participe, du côté de la majorité, à une "stratégie de pourrissement" qu'il avait déjà dénoncée.
Un pourrissement qui mènera, tôt ou tard et quel que soit le résultat de la procédure selon IB, à la disparition du centre culturel. "C'est chronique d'une mort annoncée, voilà mon intime conviction, a martelé Olivier Vanham. Alors effectivement, on en fera un combat politique: je vous le confirme! Vous pouvez compter sur nous!"