Le Frigo solidaire a failli jeter l’éponge après une amende de l'Afsca: "J’ai eu des gens en pleurs au téléphone"
Après trois contrôles de l’Afsca et une amende de 600€, les bénévoles sont découragés mais tentent de continuer pour les bénéficiaires.
Publié le 26-01-2022 à 07h05
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Sur la page Facebook du Frigo solidaire installé il y a quatre ans dans un bâtiment sur la Grand-Place Baudouin Ier, l’annonce a fait l’effet d’une douche froide pour les bénéficiaires. Les responsables de l’ASBL ont en effet indiqué, il y a quelques jours, qu’ils allaient devoir procéder à une fermeture temporaire.
"Le Frigo solidaire de Braine-l'Alleud va bientôt fermer ses portes. Dès la fin de ce mois de janvier, le frigo fermera mais pour mieux vous retrouver par la suite!, indiquait ce message. Il est nécessaire de faire une pause pour mieux vous recevoir, avec un matériel et un espace plus adéquats aux aides utiles et au respect des normes sanitaires, écologiques, économiques et Afsca."
La présidente de l’ASBL, Stéphanie Verheyden, a reçu de nombreux coups de fil suite après cette publication, dont pas mal émanant de bénéficiaires se demandant ce qui allait se passer pour eux s’ils ne pouvaient plus bénéficier de ce coup de pouce. C’est que le Frigo solidaire brainois, ouvrant jusqu’ici quatre jours par semaine, reçoit environ une quarantaine de personnes par jour d’ouverture. Pour 1€, ce public précarisé peut bénéficier de la nourriture les bénévoles parviennent à collecter dans quelques magasins locaux.
"J'ai eu des gens en pleurs au téléphone, on se sent pratiquement obligé de continuer", soupire la présidente. Finalement, le Frigo solidaire restera donc ouvert mais deux jours par semaine seulement, avec un nombre réduit de marchandises (surtout des fruits et des légumes) et sans surgelés.
Parce que les magasins donnent moins pour l’instant, mais surtout parce que les passages des contrôleurs de l’Afsca sont à peu près venus à bout de la motivation de ceux qui gèrent cette initiative citoyenne solidaire, installée dans un local mis à disposition par la Commune.
Au début de l’expérience, un contrôle avait déjà débouché sur une amende de 400€, que les responsables n’avaient pas vraiment contestée. Ils avouent qu’ils n’étaient alors pas au courant de toutes les règles à respecter, mais s’étaient ensuite mis en ordre pour repartir d’un bon pied. Mais sur les deux derniers mois, ils ont subi trois nouveaux contrôles et ont écopé d’une nouvelle amende, fixée à 600€. Alors que les bénévoles trient les marchandises juste avant l’ouverture prévue à 14 h, les inspecteurs seraient venus à 13 h 20 et ont trouvé un yaourt périmé dans un frigo. Ils ont aussi constaté qu’il manquait une affiche suffisamment claire sur le congélateur qui doit servir pour entreposer les produits qui doivent être jetés.
"Une amende de 600€ pour ça, je l'ai mauvaise, affirme Stéphanie Verheyden. Ils nous demandent aussi d'utiliser une camionnette frigo pour amener les produits, alors qu'on les reçoit au Match, à trois minutes de voiture. C'est impayable. On nous suggère alors de faire les trajets avec des bacs de frigolite et des glaçons. Vous imaginez l'histoire, alors qu'il est déjà si difficile de trouver des magasins qui veulent bien donner…"