Tueries du Brabant: le corps du cascadeur Alain Vincx exhumé
Les enquêteurs de la cellule Tueurs du Brabant veulent fermer toutes les portes: ils ont exhumé le corps d’Alain Vincx pour prélever de l’ADN.
Publié le 08-12-2020 à 08h08
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Curieux manège, lundi matin, dans le fond du cimetière d’Ophain plongé dans la brume. Des tonnelles blanches avaient été dressées pour cacher la vue sur une tombe, et des policiers en civil étaient postés à l’entrée du site. À l’abri des regards indiscrets, une société de pompes funèbres a exhumé le corps d’un homme né en 1946 et décédé dans un accident, le 25 mai 1987.
Une célébrité à Braine-l’Alleud puisqu’il s’agit du cascadeur Alain Vincx, dont beaucoup d’anciens Brainois se souviennent. Une page Facebook lui est d’ailleurs consacrée, comprenant des témoignages sur ses qualités humaines en plus de ses exploits au volant des voitures. Sans beaucoup de recherches, on retrouve aussi sur le net des images de ses cascades, notamment de celle qui lui a coûté la vie en 1987 sur le circuit de Zandvoort, aux Pays-Bas. Il avait alors tenté de traverser avec un puissant véhicule quatre autobus disposés en enfilade, mais il a été tué sur le coup.
Le nom de ce cascadeur avait été un temps cité dans le dossier des tueurs du Brabant, sans que des éléments déterminants aient pu démontrer son implication dans ces faits qui, pour rappel, ont provoqué la mort de 28 victimes entre 1982 et 1985. Il s’agissait notamment d’attaques de supermarchés à Braine-l’Alleud Nivelles, Beersel, Alost ou encore Overijse.
C’est précisément à la demande de la juge d’instruction en charge de cette enquête à Charleroi que ces devoirs ont été effectués lundi matin au cimetière d’Ophain. Il ne faut pas forcément y voir un rebondissement dans les recherches. La prescription sera atteinte en 2025 pour tous ces faits et l’approche actuelle consiste à «fermer toutes les portes» via des prises d’ADN sur plusieurs centaines de personnes dont les noms figurent dans les 2 millions de pages du dossier. Ces traces sont alors confrontées à l’ADN relevé sur certaines pièces à conviction.
«Il y a vingt ans, on était très loin de ce qu'on peut faire aujourd'hui en matière de recherches sur l'ADN: il a donc été décidé de repartir des centaines de noms de gens qui ont pu sembler intéressants à un moment dans le dossier, pour procéder à des vérifications systématiques, confirme le porte-parole du parquet fédéral, Éric Van Duyse. C'est cette logique qui continue à progresser avec, au besoin, des prélèvements d'ADN sur des personnes décédées. C'est un travail de fourmi, destiné à fermer des portes dans l'enquête.»