Ces « grandes poupées » qui dansent
Antoine et Léonie sont les géants de l’Ensemble Clap’Sabots de Lillois. Ils ont été créés en 1983 pour le Mondial des cultures de Drummondville.
Publié le 02-08-2012 à 07h00
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Le Brabant wallon regorge de géants et dragons. Une tradition que l’on retrouve un peu partout en Belgique et en France aussi. Si bien que depuis 2008, les géants et dragons processionnels de Belgique et de France ont été inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. À la base de cette initiative, on retrouve les villes d’Ath, Bruxelles, Dendermonde, Mechelen, Mons, et pour la France, Cassel, Douai, Pézenas et Tarascon.
Dans notre province, Braine-l’Alleud compte une dizaine de géants dont un dragon de 11 mètres accompagnés de diables et diablesses. Mais aussi Antoine et Léonie.
Ces deux géants de l'Ensemble Clap'Sabots de Lillois ont été créés en 1983. Depuis, ils n'ont pas bougé: aucun rafistolage, pas même une petite opération de repoudrage du nez, les peintures sont celles d'origine. Juste leurs costumes ont été adaptés. Mais pourquoi une troupe de danse a-t-elle construit deux géants? «Nous avions reçu l'ensemble folklorique québécois Mackinaw en Belgique. Lors de leur voyage, ses membres ont vu des géants, ce qui n'existe pas chez eux. De là est venue l'idée d'en construire pour le Mondial des cultures de Drummondville au Québec, un festival international folklorique auquel nous allions participer», se souvient le président de l'Ensemble Clap'Sabots, Albert Coune.
Une tradition belge au Québec
Les danseurs ont été réquisitionnés pour construire les géants. Des noms, Antoine et Léonie, leur ont été trouvés, mais ceux-ci n’ont pas de signification particulière.
En 1984, la troupe s'est envolée pour le Québec, avec six malles remplies de matériel, costumes, mais aussi des deux géants. Quand les Québécois ont vu Antoine et Léonie, une tradition est née: les troupes qui participent au festival doivent désormais amener avec eux «une grande poupée, comme ils les appellent là-bas», sourit Albert Coune.
Antoine et Léonie, au fil des voyages des danseurs, ont été vus en Hongrie, en Italie, en Bulgarie, en Allemagne, en France ou encore au Royaume-Uni, devenant ainsi des dignes représentants de notre pays et de notre folklore.
Quand ils sont de sortie, les deux géants, qui pèsent une trentaine de kilos, dansent avec les membres de l’Ensemble Clap’Sabots et font donc partie intégrante de la troupe.