Le colonel David Dupuis prend la tête de la base de Beauvechain dont l’horizon est dégagé
Ce pilote d’hélicoptère succède ce mercredi au colonel Vandezande. Il prend sa fonction tandis que l’arrivée de nouveaux hélicoptères et avions légers sur la base a été décidée.
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- Publié le 05-09-2023 à 15h47
- Mis à jour le 05-09-2023 à 15h48
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Ce mercredi 6 septembre 2023 après-midi, la base militaire de Beauvechain aura un nouveau commandant. Le colonel Jean-Didier Vandezande achevant son mandat de trois ans à la tête du 1er Wing, le colonel David Dupuis prend sa succession. Dans un tout autre contexte.
En septembre 2020, quand il entre en fonction, le colonel Vandezande doit faire face à l’incertitude qui plane au-dessus des NH-90. En juin de cette année-là, la Défense faisait savoir que ses quatre hélicoptères de transport tactique moyen n’étaient plus sa priorité… En outre, le Covid frappait encore fort.
"Mais désormais, l’avenir s’annonce très bien, se réjouit le colonel Vandezande. L’achat de nouveaux hélicoptères de transport léger (NDLR : 15 Airbus H145M) a été confirmé début de cette année. La livraison du premier appareil est attendue pour début 2026. La base accueillera aussi les avions de transport légers dédiés aux forces spéciales (NDLR : on ne sait pas encore quand les 5 engins prévus entreront en service, mais les nouvelles infrastructures pour les héberger, comme celles pour les hélicoptères légers d’ailleurs, sont prévues pour 2026) . Enfin, les NH-90 continueront de voler après 2024."
De plus, la piste de décollage est en cours de rénovation. Les travaux devraient se finir en octobre ou novembre prochain.
Avec toutes ces annonces, le moral des troupes est meilleur qu’il y a trois ans, assure celui qui est encore le commandant de la base aérienne.
"Ce fut une super expérience"
"À titre personnel, être chef de corps fut une super expérience remplie de défis pour assurer la mise en œuvre des hélicoptères et l’opérationnalité de la base qui accueille d’autres unités que le 1er Wing (NDLR : l’école de pilotage, le centre de contrôle aérien, le Wing Météo pour n’en citer que trois) . Mais vu les moyens humains et budgétaires, ce ne fut pas toujours évident. On doit éviter les pertes de personnel, pour burn-out notamment. Il faut réfléchir à comment avancer et réaliser nos missions quand les moyens ne sont pas toujours là. "
Et pour mettre en œuvre les nouveaux aéronefs, il faudra que le personnel suive (pilotes, personnel de cabine, techniciens...). Le défi du recrutement - l’objectif global de la ministre en charge, Ludivine Dedonder (PS), est d’engager 10 000 personnes sur toute la législature - et de la conservation du personnel qui touche la Défense concerne donc aussi la base de Beauvechain.
"Concrétiser l’arrivée des nouveaux systèmes d’arme"
Le futur chef de corps, le colonel David Dupuis, habitant de Sclayn (province de Namur), en est bien conscient. "Mon rôle sera de préparer et de concrétiser l’arrivée des nouveaux systèmes d’armes. Mon défi sera de provoquer les décisions pour y arriver car de nouveaux éléments peuvent toujours surgir et modifier la donne. Maintenant, la courbe est ascendante et pour que le personnel reste motivé, il ne faut pas que la lumière du phare qui éclaire notre horizon faiblisse", dit-il, saluant au passage le travail effectué par le colonel Vandezande.
Maintenir la motivation, cela passe aussi par des infrastructures adéquates. "Il faut pouvoir rendre la vie de tous les jours plus agréables. Le complexe horeca et logements, des infrastructures vieillissantes, devraient être refaits. Les logements accueillent notamment les stagiaires de l’école de pilotage. Cela fait partie de leur premier contact avec la Défense. C’est donc important qu’ils soient de qualité. Mais ce n’est pas moi qui détiens les cordons de la bourse."
Son expertise des hélicoptères et des Forces spéciales
Le militaire aimerait aussi travailler la question de la mobilité vers la base, pas spécialement évidente à rejoindre en transports en commun.
Le colonel David Dupuis est, comme celui à qui il succède, pilote d’hélicoptère. Il est sorti de l’École royale militaire en 1992 et il a volé sur A-109, pas encore basé à Beauvechain, au sein du 17e escadron. Il a, entre autres, participé à des opérations dans les Balkans fin des années 90. Il fut aussi officier de maintenance des A-109 avant d’intégrer l’État-major de la Défense où il s’est orienté vers l’appui aux Forces spéciales.
Fort de son expertise dans les hélicoptères et les Forces spéciales, il a donc postulé pour devenir le 38e chef de corps du 1er Wing. Avec succès donc. "Il est prévu que je prenne ma pension en 2027. Ici, j’ai un mandat de trois ans. Comme dernière fonction importante au sein de ma carrière, cette opportunité tombait donc bien."
Quant au colonel Jean-Didier Vandezande, il va retourner, dès ce jeudi, dans le service de renseignement de la Défense où il avait déjà travaillé pendant 2 ans. "Je vais avoir 57 ans et j’aimerais rester au sein de la Défense jusqu’à mes 60 ans", précise-t-il.