Le C-130 sera à visiter dès juin à Beauvechain
La Belgique ne conserve qu’un seul C-130, pour la mémoire. Il a effectué son dernier vol lundi vers Beauvechain où il sera exposé.
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- Publié le 27-04-2021 à 05h01
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Ce lundi 26 avril vers 10 h 50, par une belle matinée ensoleillée, un C-130 a atterri tout en douceur, après un court vol depuis Melsbroek, à la base aérienne de Beauvechain où il était fort attendu. C’est en effet le seul exemplaire de cet avion de transport militaire de légende que la Belgique va conserver. Et il passera donc sa retraite en Brabant wallon.
Après près de 50 ans de bons et loyaux services au sein du 15e Wing de Transport de la Défense, la fin approche en effet pour les C-130, remplacés par les non moins impressionnants A400M dont le premier exemplaire, sur les 7 attendus, a été livré à la Belgique le 22 décembre dernier.
Une arrivée saluée par deux F-16
Depuis 2017, la flotte de C-130 se réduit donc peu à peu. Les derniers quitteront la Composante Air en décembre prochain. Et lundi, c’était au tour de l’appareil immatriculé CH-13 d’effectuer son dernier vol. Quand il s’est posé sur la piste, deux F-16 en formation l’ont survolé en guise de merci et d’au revoir.
La Défense a donné ce C-130 au War Heritage Institute qui en sera officiellement propriétaire vendredi. L’organisme fédéral chargé de la préservation du patrimoine militaire a décidé de le confier au musée de la base de Beauvechain, le 1er Wing Historical Center. Ce qui n’a pas été sans polémique.
Des militaires, surtout du 15e Wing, et des députés flamands estimaient que la place de ce C-130 était à Melsbroek, sa base d’attache. Sur les réseaux sociaux, il y a même eu des appels pour empêcher l’avion de prendre son envol!
«Ce C-130 n’est ni flamand, ni wallon, il est belge»
«Je comprends l'émotion que cette décision a suscitée auprès du personnel militaire. Mais je regrette et déplore la malhonnêteté intellectuelle de certains députés qui ont tenté de m'emmener dans un débat communautaire. Ce C-130 n'est ni flamand, ni wallon, il est belge. Le plus important est qu'il soit bien mis en valeur et accessible au plus grand nombre», a réagi la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), qui était sur place pour accueillir le bel oiseau gris.
Et de continuer: «Il y a déjà un pôle muséal à Beauvechain et il est facilement accessible au grand public, ce qui n'aurait pas été le cas de Melsbroek, une base opérationnelle où l'on a d'ailleurs beaucoup investi pour y recevoir les A400M.»
À Beauvechain, le C-130 ne sera pas dans la base même mais intégrera le domaine du musée, en bordure de la base, d’où un accès plus aisé.
L’option de Beauvechain est aussi moins onéreuse.
Avec cette arrivée, le musée est dès lors appelé à se développer et à élargir son horizon lui qui se concentrait principalement sur l’histoire de la base. Le C-130 n’y est toutefois pas un inconnu, venant régulièrement y charger du matériel avant de partir en mission.
Le C-130, visible depuis la rue Longue, sera accessible au public dès le mois de juin. On pourra même y grimper dedans.
Court historique d’un appareil de légende
Les douze C-130 belges ont été livrés en 1972 et 1973. En 1996, l’un s’est écrasé sur la base aérienne d’Eindhoven (Pays-Bas), provoquant la mort de 34 personnes sur les 41 qui étaient à bord. Un autre a été perdu en 2006 dans un incendie d’un hangar, à Zaventem. En 2009, la Défense a acquis un «nouveau» C-130, mais, construit en 1965, il est plus ancien que le reste de la flotte. Il a d’abord servi comme chasseur d’ouragan dans l’US Air Force. C’est celui-là qui passera sa retraite à Beauvechain. Les neuf autres appareils ont été vendus à Sabena Aerospace et Blue Aerospace. Certains sont encore en service, les derniers vols étant programmés en décembre prochain.