À prendre ou à laisser pour le Tori
Au ter me de ce championnat de Belgique, la joie est immense pour le Tori Beauvechain. Le petit club de Beauvechain a encore fait son bonhomme de chemin dans le petit monde du judo belge, portant fièrement et bien haut les couleurs du sport amateur en Brabant wallon.
- Publié le 04-03-2010 à 06h00
À l'heure de régler les derniers détails de l'organisation de la 7e édition de son tournoi international (17 et 18 avril prochain à Jodoigne), largement soutenue par la province et la ville de Jodoigne, le Tori veut savourer les parcours de Corentin Lepeut, demi-finaliste et médaillé de bronze, et d'Aymeric Conet, ce jeune Chastrois pourri de talent, finaliste et médaillé d'argent pour sa première participation à un championnat national. C'est réconfortant.
Une salle en question
Pourtant l'avenir du club est en péril depuis que le ministre de la défense a décidé de mettre au goût du jour les tarifs de location de la salle que loue le club à la base de Beauvechain. « Notre location a été multipliée par huit. Au lieu de 800 euros par ans on doit désormais s'acquitter de 6 400 euros. Cela fait une nette différence. En plus on ne sait toujours pas si nous aurons droit à un plan de paiement ou s'il faudra tout régler d'un coup. À l'heure actuelle, nous n'avons toujours pas reçu la moindre facture pour 2009. Les finances de club pourraient l'assumer mais ce serait au détriment d'un tas de choses », précise Frédéric Treuttens qui multiplie les démarches pour trouver une solution plus conforme aux faibles moyens financiers du club. « Des contacts ont été pris avec le bourgmestre, la députation permanente, le bourgmestre d'Incourt où le club dispense des cours, le ministre André Antoine. Il y a des pistes de réflexion. Ils sont à l'écoute. Nous attendons que des décisions tombent. » Fusion, déménagement, solutions transitoires, disparition pure et simple, tous les cas de figures sont envisageables.
Le Tori, c'est Beauvechain
Certains sont cependant complètement irréalistes.
« Quand on parle du Tori dans la petite planète du judo, en Belgique et à l'étranger, tout le monde sait que c'est de Beauvechain qu'il s'agit, insiste Frédéric Treuttens. On ne veut pas perdre notre identité. On a une histoire. On y tient. On en est fier. » Celle de rester à la base de Beauvechain n'est financièrement pas acceptable actuellement. « On a bien évoqué la construction d'une salle polyvalente mais de part la volonté politique, on tombe directement sur des projets pharaoniques, démesurés, de construction d'un complexe du style de celui de Grez-Doiceau et tout le monde sait qu'amener un tel projet à la concrétisation prendrait une bonne dizaine d'années. » L'urgence est pourtant là. « Nous avons suggéré la construction d'un petit hall fonctionnel de plus ou moins 200 mètres carrés, avec buvette et vestiaires avec en sous-sol deux salles polyvalentes. Un tel projet pourrait accueillir un tas d'autres activités, plus conforme à un village comme Beauvechain. Le coût d'un tel projet (Estimé à 250 000€ hors TVA) ne devrait pas exploser le budget de la commune d'autant que par le biais de subsides, cela ne ferait qu'un tiers à financer pour la commune sur 20 ans. Autant dire vraiment pas grand chose. Mais construire un dojo, au plein milieu de la plaine Hesbignonne du Brabant wallon, cela fait peur, surtout à deux ans des élections. » P. J.