Qui va sortir le Tori de l'impasse ?
Le Tori Beauvechain est devenu l'un des meilleurs clubs de judo en Brabant wallon mais comme locataire de la base, son avenir s'est assombri.
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- Publié le 22-01-2010 à 10h00
Le Tori Beauvechain est l'un des clubs qui bénéficient de la salle des sports de la base militaire. Comme nous l'avons indiqué dans nos éditions de mercredi, l'augmentation du prix de location de ces infrastructures sportives, imposée par le ministre De Crem, fait craindre le pire.
« Cette mauvaise nouvelle a même fait l'effet d'une bombe et mercredi soir, beaucoup de parents nous ont fait part de leur inquiétude », signale Frédéric Treuttens, le directeur sportif du club qui veut remettre l'ensemble du dossier dans son contexte.
« Tout le monde semble s'accorder sur le fait que les tarifs en vigueur pour la location des infrastructures sportives militaires vont être quadruplés pour simplement s'aligner sur ce qui se fait ailleurs. On en est loin. Laisser circuler l'information telle quelle reviendrait à dire que l'ASBL Tori, entre autres, en a bien profité pendant plusieurs années et que maintenant elle fait la fine bouche à l'idée de devoir payer son dojo à sa juste valeur. Tout cela est largement en dessous de la vérité. » En effet, selon le responsable du Tori, la location de cette salle sur le site de la base aérienne est bien plus complexe. Personne ne nie que le tarif a pu être attractif mais Frédéric rappelle qu'il y a lieu de tenir compte du peu de visibilité qu'offre l'endroit, du problème de l'accès dans des installations militaires et surtout des désagréments causés « par des infrastructures, de l'aveu même des responsables de la section sport de l'armée, mal pensées dès leur conception en terme d'installations sanitaires, d'égouttage, d'isolation et de chauffage », ajoute Frédéric.
Surchauffe en été, pannes récurrentes de chauffage, installations sanitaires défectueuses...
« On a dû annuler bien des entraînements faute de chauffage depuis le début de l'hiver et depuis deux semaines, les vestiaires-douches sont inaccessibles. Bref, même si on gardait nos tarifs « avantageux », nous ne sommes pas sûrs qu'à long terme, ce soit la bonne solution pour le Tori. En plus, on parle de l'arrivée de « Bierset » » et de quelque cinq cents militaires de plus à Beauvechain. Avec quelles répercussions sur l'occupation de la salle ? » Quant à l'augmentation des tarifs, ils n'ont pas fait que quadrupler : « A 16 € de l'heure, c'est même 30 % plus cher que ce que paie un club communal au Blocry à Louvain-la-Neuve. »
« Nous sommes menacés
de fermeture » Frédéric a poussé la comparaison un peu plus loin en faisant le tour des salles voisines : 8 € à Chaumont et Grez (5,6 € si 60 % des membres ont moins de 16 ans, ce qui est le cas au Tori), 4€ à Jodoigne, gratuit à Wavre (ou 7€ pour les clubs extérieurs) et 6,2 € à Perwez. Autant dire qu'on est loin des 16€ dorénavant réclamés par la Défense. Tant qu'on est dans les chiffres, le coût de location (avec douches) atteignait 749€ pour 5 731€ selon le nouveau tarif : « Soit une augmentation d'au moins un facteur 7,6. Nous sommes très clairement menacés de fermeture, soupire Frédéric Treuttens. Nous cherchons des solutions ailleurs et nous voulons être fixés début avril en sachant que nous n'avons pas intérêt à causer du tort à des clubs voisins, ce qui reviendrait à faire du tort à la discipline. » Le club et ses 110 membres sont prêts à passer par une solution « bricolée » - même par un déménagement provisoire sur Jodoigne - si MM. Walry et Deconinck, respectivement bourgmestres à Incourt et à Beauvechain, se mettent autour d'une même table pour envisager l'aménagement d'une nouvelle salle, un projet qui aurait déjà été évoqué. Ou alors, Pieter De Crem doit faire une solide marche arrière. Et encore, le club veut des garanties.