Rixensart: quatre ans de prison requis contre un prévenu... décédé
Alors qu'un dossier avait été examiné par défaut il y a un mois, le tribunal s'est aperçu en cours de délibéré que le prévenu était décédé.
- Publié le 05-06-2023 à 05h59
- Mis à jour le 05-06-2023 à 08h42
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On avait attendu en vain un habitant de Rixensart, il y a un mois au tribunal correctionnel. Déjà condamné pour des faits de moeurs dans le passé, cet homme était à nouveau poursuivi pour ce genre d'agissements et les circonstances du dévoilement de ce nouveau dossier étaient un peu particulières.
En effet, en mars 2020, alors qu'une habitante de Genval se promenait avec sa fille, la petite, âgée de huit ans, lui a dit en passant devant la maison d'un des voisins que cet homme était méchant, et qu'elle ne voulait plus aller chez lui. Alors qu'auparavant, l'enfant se rendait parfois chez cet homme qui semblait plutôt sympathique et avait la confiance des parents.
Lorsque la maman a voulu en savoir plus, la fillette a expliqué qu'elle avait regardé un film avec ce voisin, chez lui, l'année précédente. Et qu'à un moment, l'homme lui avait "montré son zizi et demandé de le tenir". La petite s'était alors enfuie de la maison, sans oser parler de ce qui était arrivé.
Ces révélations ont conduit la mère à déposer plainte mais à cette époque, le suspect était déjà en prison, purgeant une condamnation dont il avait écopé pour avoir imposé des attouchements à ses petits-enfants. La jeune victime a été auditionnée mais elle était visiblement fort traumatisée : elle n'est pas parvenue à parler de ce qui s'était passé avec les enquêteurs, qui sont pourtant spécialisés dans ces matières délicates.
Vu le motif pour lequel le suspect était détenu, l'affaire a été prise très au sérieux et les policiers sont allés sur place. lls ont saisi du matériel informatique, où figuraient des fichiers pédopornographiques... Entendu à la prison, le Rixensartois, lui, avait nié, prétendant que l'enfant avait ouvert la porte des toilettes alors qu'il était dedans, et que la scène dénoncée était purement accidentelle.
Le ministère public, fort peu convaincu par cette explication, avait requis quatre ans de prison vu les antécédents du prévenu qui faisait défaut. Le jugement était prévu ce jeudi mais il y a eu un rebondissement inhabituel: en cours de délibéré, le tribunal a appris que l'homme était décédé.
Les débats ont donc été brièvement rouverts, jeudi matin : le ministère n'a pu que constater que dans ces conditions, l'action publique à l'encontre du prévenu est éteinte. C'est ce que confirmera le tribunal, pour clôturer le dossier définitivement, dans un jugement à rendre dans quinze jours.