Divine N’Sunda libre et de retour à Gentinnes: "Ce que je retiens ? L’amour que j’ai reçu. Car sans l’amour, on n’arrive à rien" (vidéo)
L’accueillante chastroise d’origine congolaise Divine N’sunda, libérée ce vendredi du centre fermé de Holsbeek, a retrouvé la Petite École de Gentinnes.
Publié le 26-05-2023 à 18h54 - Mis à jour le 26-05-2023 à 18h55
Un bain de foule pour fêter sa sortie ! Divine N’Sunda a recouvré sa liberté ce vendredi. Son premier réflexe ? Se rendre à la Petite École de Gentinnes, accompagnée par le député Écolo Simon Moutquin, plus de 100 jours après son enfermement au centre fermé de Holsbeek pour femmes en situation de séjour illégal. Un moment rempli d’émotion, tant du côté des élèves que du corps enseignant et des parents, qui se sont mobilisés pour l’accueillante.
Après avoir pris le temps d’embrasser chaque personne présente, Divine N’Sunda a accepté de répondre à nos questions.
Divine N’Sunda, comment vous sentez-vous ?
Je suis dans la joie, je remercie Dieu pour ce merveilleux peuple qui m’a tant soutenu. Une telle mobilisation, ça n’arrive pas à tout le monde. Quand j’étais dans le centre, j’ai à chaque fois reçu de la visite. J’avais l’impression d’être la fille du roi.
Que retenez-vous de cette épreuve ?
L’amour. Car sans l’amour, on n’arrive à rien. Tous ces gens qui m’ont aidée, ils sont remplis d’amour.
Une épreuve tout de même très difficile…
Moralement, c’est effectivement très dur. Parce que tu es enfermée, tu ne peux pas manger ce que tu veux. Pour moi, ça allait car je mange de tout. Mais d’autres maigrissent énormément, ils ne mangent tout simplement plus. Être privé de liberté, c’est aussi très difficile.
Apparemment vous aidiez les autres personnes dans le centre fermé.
En tant que chrétienne, je leur parlais de l’amour de Dieu, je leur disais que rien n’est impossible. Que Dieu pouvait nous faire sortir d’ici, qu’il faut être patient. Je leur faisais aussi des câlins, pour les consoler.
Vous n’êtes pas dégoûtée par l’État belge ?
Non. La Bible dit que l’autorité vient de Dieu. L’autorité reste l’autorité. Dégoûtée, non. ça m’a permis de rencontrer les autres. C’était dur mais par la grâce de Dieu et de toute ma communauté, cela s’est terminé de façon heureuse.
Vous êtes libre, mais votre situation n’a pas encore été régularisée.
Je suis optimiste, comme toujours.
Vous comptez maintenant reprendre votre rôle d’accueillante à l’école ?
Ce retour à l’école, je le souhaite depuis le début. Je savais que je reviendrais, que je reverrais les enfants et tout le monde. Je le savais.
Il y a eu plusieurs actions, une forte mobilisation en votre faveur… Comment avez-vous suivi tout ça ?
Dans le centre, je n’ai pas pu voir les vidéos, car nous n’avons pas l’accès à internet. À chaque visite, on m’envoyait des photos. La première fois, j’étais choquée. Je n’ai pas voulu regarder la photo. En fait, je me disais que ce n’était pas pour moi, que ce n’était pas mon histoire. Je ne réalisais pas. D’ailleurs, je n’en parlais pas aux autres résidents. C’était tellement grandiose que personne ne m’aurait comprise. Je n’ai regardé les photos avec attention qu’il y a environ un mois.