Le Brabant wallon en chiffres: "La province paie plus qu’elle ne reçoit"
La brochure "Le Brabant wallon en chiffres" version 2023 est disponible, un outil indispensable pour tous ceux qui décident.
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Publié le 11-05-2023 à 17h06 - Mis à jour le 11-05-2023 à 17h07
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"L a province paie plus qu’elle ne reçoit", explique le statisticien Jean-Paul Duprez quand il s’attarde sur le volet économie de la brochure 2023 Le Brabant wallon en chiffres, le PIB (produit intérieur brut) du Brabant wallon. Il s’avère en effet que dans une étude publiée par la Banque Nationale de Belgique en 2021, les chercheurs ont développé une méthodologie pour calculer le montant des transferts interprovinciaux et que le Brabant wallon est la seule province wallonne à y contribuer positivement.
Ce n’est là qu’un constat parmi les centaines que compte cette version 2023 des Chiffres du Brabant wallon qui reprend les principales statistiques économiques et sociales de la province. Un ouvrage édité par la Fondation économique et sociale du Brabant wallon (FESBW) tous les deux ans qui "outre le fait de nous permettre de mieux connaître notre province, rassemble un large éventail d’informations qui permet aux décideurs de déterminer les actions prioritaires à mener dans de nombreux domaines", rappelle Christophe Dister, président de l’inBW.
490 000 habitants en 2070 et plus de "vieux"
Et dans cette nouvelle livraison, Jean-Pierre Hermant, président de la FESBW, explique avoir voulu mettre en exergue la jeunesse, avec certains indicateurs qui ont été approfondis comme les chiffres de la démographie.
Au 1er janvier 2022 – les chiffres au 1er janvier 2023 n’étant pas encore disponibles –, le Brabant wallon comptait 409 782 habitants.
"Alors que le BW représente 6,49% du territoire wallon, sa population représente 11,9% de la population wallonne", peut-on lire dans la brochure et "notre Province comptera près de 490 000 habitants en 2070".
La population va cependant prendre à nouveau un coup de vieux dans les années qui viennent. Si l’accroissement de population du BW à l’horizon 2070 (+20%) est largement supérieur à celui estimé pour la Belgique (+11,8%) et pour la Wallonie (+5,9%), les 65 ans et plus, proportionnellement moins représentés en 2020 dans la Jeune province, y augmenteront de 82,2%, bien plus que les 55,5% en Wallonie et 54,4% en Belgique.
Aujourd’hui déjà le nombre de lits en MR/MRS est de 4 736, un chiffre en augmentation depuis 2009, mais une augmentation qui ne suit pas la courbe de vieillissement de la population. L’offre en lits MR/MRS pour 1 000 habitants âgés de 80 ans et plus a diminué de 17,6%, en passant de 261 à 215 lits.
On vit plus longtemps, on gagne mieux notre vie…
Malgré tout, on ne peut pas dire qu’on vit mal en Brabant wallon. On y vit plus longtemps qu’ailleurs avec des espérances de vie masculine (79,5 ans) et féminine (84,1 ans) largement supérieures aux taux wallons (81,6 ans pour les femmes et 76,3 ans pour les hommes) ; le salaire brut annuel moyen (SAM) y est d’environ 43 880 €, un montant supérieur au SAM wallon de plus de 8 800 € ; le taux d’activité y est, en 2021, de 82%, un taux supérieur aux moyennes wallonne, belge et européenne ; le taux d’emploi y est de 65,7% ; le taux de chômage y est de 6,8%, légèrement supérieur au taux de chômage belge (6,3%), mais inférieur au taux wallon (8,8%) et au taux européen (7,0%) ; la superficie résidentielle moyenne (SRM) par habitant y était en 2021 de 358,4 m2 alors qu’elle était de 303,2 m2 sur l’ensemble de la Wallonie…
Tout n’est pas rose pour autant et on apprend qu’il ne reste que 4 097 hectares "disponibles" pour l’habitat, ce qui classe le Brabant wallon, avec un taux d’offre foncière potentielle inférieure à 22%, parmi les plus bas de tous les arrondissements.

Un ressenti de privation matérielle
Et puis, l’indicateur SMD (taux de privation matérielle sévère) confère, en 2022, au Brabant wallon le taux le plus élevé des 11 provinces belges (12,2%), en hausse de 8,8% depuis 2019: "Ce SMD se base sur une enquête européenne, précise Jean-Paul Duprez qui a rédigé la brochure. Il est le résultat d’un ressenti, sur le sentiment de ne pas avoir tous les biens qu’on pourrait avoir. Et il faut bien dire qu’à côté de l’opulence, il y a aussi de la pauvreté en Brabant wallon . L’écart entre les plus riches et les très pauvres est très prononcé."
Des formations en adéquation
Ensuite, il y a le taux de chômage, qui même s’il est meilleur que dans les autres provinces wallonnes, "n’est pas exceptionnellement bas alors qu’avec 183 460 postes de travail pour une population active occupée de 168 521 résidents, le BW est de loin la province wallonne qui enregistrait l’excédent le plus élevé de postes d’emploi par rapport à sa population active occupée. Cela montre que si le niveau d’emploi est très qualifié, il faut pouvoir procurer des formations en adéquation, grâce notamment à l’enseignement de promotion sociale", insiste Jean-Pierre Hermant qui nous fait part aussi de quelques constats comme le fait que "peu de gens qui habitent le BW sont nés en BW ; que le nombre de gens qui sont hors de l’emploi est élevé car, c’est probablement un phénomène de la richesse, souvent un seul revenu suffit ; qu’il y a finalement très peu d’entreprises qui emploient plus de 100 personnes et qu’il y a donc beaucoup de petites entreprises et d’indépendants qui sont très importants pour le tissu économique… Ce ne sont pas que des statistiques, c’est une vision", conclut Jean-Pierre Hermant qui rappelle encore qu’en matière de transition énergétique, avec une consommation finale d’énergie en baisse spectaculaire (-30%, entre 2010 et 2018) dans le Brabant wallon par rapport à la Wallonie (-15%).
Un point "vert" en plus pour le Brabant wallon.