Il dénonce, en vain, une instruction à charge contre lui
Mécontent de voir son ex-compagne se promener avec son nouveau compagnon, il frappe ce dernier sur la voie publique.
Publié le 10-05-2023 à 12h39 - Mis à jour le 19-05-2023 à 21h48
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Youssef B. n’a pas comparu à l’audience correctionnelle de Nivelles du 5 avril dernier. Il est au Maroc et son avocat n’est pas là non plus. Une jeune avocate du barreau du BW a accepté de le remplacer au pied levé.
Son confrère Denis Bosquet défend la victime, un indépendant waterlootois qui, suite au coup ou aux coups reçus, sera incapable de travailler pendant neuf jours.
"À la lecture du dossier, exposera-t-il, je constate que le prévenu a tenu des propos pour le moins curieux à l’égard de la juge d’instruction. Il l’accuse d’avoir instruit essentiellement à charge. Il fait des déclarations fantaisistes, contredites par une vidéo où on le voit rageur, les poings levés et serrés". Il réclamera un dommage matériel fondé sur les journées d’incapacité et les acouphènes qui persistent ainsi qu’un dommage moral de 3 000 €.
Pour le substitut du procureur du Roi D’Huart, pas de doute, le prévenu a porté deux coups. Et il est faux de dire qu’il n’a fait que répliquer. Il évacua aussi l’accusation de partialité lancée à l’égard de la juge d’instruction. Il requit une peine de cinq mois de prison ferme.
L’avocate Céline Mouthuy présenta au tribunal ses excuses de ne pas plaider comme elle aurait voulu le faire si elle avait eu le temps de préparer ce dossier. Elle se borna donc à répercuter ce que l’avocat bruxellois initialement prévu allait proposer comme défense. La partialité de la magistrate, le fait que N. aurait dû immédiatement se rendre à l’hôpital au lieu de quitter les lieux puis de revenir à l’endroit de l’incident, la disqualification des faits et la requalification en coup involontaire (au singulier), l’excuse de la provocation. Bref, l’acquittement ou la suspension du prononcé.
On se doute que le tribunal n’allait pas prendre ces arguments pour argent comptant. De fait, il a condamné Youssef aux cinq mois de prison ferme requis, à une amende de 800 € et, au civil, au paiement de 2 680 €.