Brabant wallon : "Le nombre d’interventions ne cesse d’augmenter, pas le nombre de pompiers"
Pension, recrutement, insécurité… Les services d’incendie de l’ensemble du pays manifesteront ce mardi à Bruxelles.
Publié le 06-03-2023 à 20h29 - Mis à jour le 07-03-2023 à 07h06
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Ce mardi, les pompiers du pays vont mener des actions pour appuyer leurs revendications. Mais quel impact en Brabant wallon ? À Jodoigne, Daniel Demeester, officier responsable du poste, précise: "Le personnel de garde étant nombreux, le nombre voulu pour répondre au schéma d’organisation opérationnel devrait être atteint, et ce dans tous les postes du Brabant wallon. Cependant, il est fort possible que le personnel qui n’est pas de garde se rende à la manifestation."
Caserné à Jodoigne, Vincent Van Hove, délégué SLFP, témoigne: "L’action de ce mardi est justifiée. Je ne suis pas quelqu’un qui monte aux barricades pour rien. Là, il s’agit de l’expression d’un ras-le-bol très clair ! Le pouvoir politique au plus haut niveau, soit n’est pas bien renseigné, soit ne veut rien faire. Or, il est temps que les choses changent…"
Des pompiers du Brabant wallon se rendront donc à Bruxelles ce mardi pour dire leur mécontentement. "Nous n’aurons pas vraiment d’action en Brabant wallon, hormis le fait que les sirènes de nos casernes seront actionnées à 11 h. Il est possible que des banderoles soient déployées. Mais l’action est vraiment nationale. On a tous la même optique", poursuit Vincent Van Hove. Qui souligne trois points importants dans les revendications.
"On sort à peine la tête hors de l’eau, ce n’est pas pour replonger !"
"Le recrutement du personnel est l’un d’eux. Les interventions ne cessent d’augmenter, mais pas le nombre de pompiers. C’est une donnée nationale. En ce qui concerne le Brabant wallon, il faut l’indiquer, nous sommes, au niveau syndical, dans une zone de compréhension avec l’autorité. L’indexation salariale, les coûts de l’énergie, cela impacte forcément les plans de la zone de secours du BW. On peut le comprendre et on veut bien se montrer un peu patient. Ce n’est pas facile pour les Communes. Si on peut attendre six mois, voire un an, nous n’attendrons pas plus ! On sort à peine la tête hors de l’eau, ce n’est pas pour replonger !"
L’autre point important des revendications concerne l’âge de la pension. "67 ans ! Je ne comprends pas comment la ministre de l’Intérieur peut accepter cela. Elle ne connaît visiblement pas le métier. Toute notre vie, on porte des gens. Il ne faut pas avoir fait maths + pour comprendre. Quand on connaît la moyenne de vie en Belgique, il faut rester réaliste. Des études sérieuses démontrent qu’un pompier vit 7 ans de moins qu’un citoyen lambda… On aime notre métier, bien sûr, mais on aimerait aussi profiter de la vie une fois la pension…"
Insécurité: "L’impunité n’est pas acceptable"
Troisième point: l’insécurité. "En Brabant wallon, c’est vrai, nous sommes moins exposés mais les agressions sur le personnel des services de secours augmentent partout. On ne peut pas accepter que l’on se fasse agresser, caillasser, frapper ou insulter quand on part en intervention. Je fais ce métier depuis 22 ans, je n’ai jamais compris comment on peut cracher sur un pompier qui porte secours à quelqu’un… Des gens méchants, il y en aura toujours, c’est clair, mais l’impunité face à ces faits, ce n’est pas acceptable."
Vincent Van Hove tient à préciser: "On a le soutien de notre hiérarchie en Brabant wallon. Elle est à l’écoute, on a la chance de les avoir. Mais le fédéral impose beaucoup de choses aux Communes, mais ne met pas d’argent ! Ici, l’action est vraiment ciblée sur le niveau national. Que les politiques en haut lieu agissent sur leurs promesses et assument. Pour le reste, on espère que tout se déroulera dans le calme ce mardi."