Les étudiants ne veulent plus de TotalEnergies sur le campus de l’UCLouvain (vidéo)
Un collectif étudiant a manifesté ce jeudi contre la présence de la firme TotalEnergies dans un salon de recrutement organisé sur le campus de Louvain-la-Neuve.
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Publié le 02-03-2023 à 18h30 - Mis à jour le 02-03-2023 à 19h21
Un collectif étudiant de l’UCLouvain s’est insurgé ce jeudi contre la présence de TotalEnergies dans un salon de recrutement organisé au sein du campus louvaniste. Si du côté de l’université on clame ne pas être l’organisateur (voir par ailleurs), les étudiants réclament que des entreprises comme TotalEnergies ne soient plus invitées dans ce genre de forum de recrutement. «Par notre action pacifique, nous souhaitons montrer que nous ne travaillerons pas pour des entreprises comme TotalEnergies, lance Valentine, à travers son porte-voix. Nous attendons maintenant que notre université prenne ses responsabilités en arrêtant de faire la promotion d’entreprises prédatrices.»
Nous attendons maintenant que notre université prenne ses responsabilités en arrêtant de faire la promotion d’entreprises prédatrices.
Le symbole de tout ce qui ne va pas
L’action avait été préparée en toute discrétion par une vingtaine d’étudiants. En quelques secondes, les tenues rouges anti-Total sont enfilées et les étudiants font irruption dans le salon en faisant le maximum de bruit. «Bossez pas pour Total, bossez pas pour Total», entonnent-ils en chœur. Rapidement, dans les enceintes du chapiteau, les organisateurs demandent aux manifestants de quitter les lieux. «On a entonné quelques chants, on a lu un discours pour expliquer pourquoi nous étions là, détaille Louis Droussin, l’un des porte-parole. TotalEnergies est vraiment le symbole de tout ce qui ne va pas dans les entreprises fossiles, c’est pour cela que nous les épinglons eux. Total réalise du greenwashing depuis les années 70. Ils savent que leurs activités préparent un monde invivable et pourtant ils ne font rien.»
Total réalise du greenwashing depuis les années 70. Ils savent que leurs activités préparent un monde invivable et pourtant ils ne font rien.

Quelques chants plus tard et après l’intervention du service d’ordre, les étudiants acceptent de quitter les lieux sans heurt. «Nous trouvons inadmissible que des entreprises qui sont catastrophiques tant sur le plan social qu’écologique soient présentes ici et soient promues par une université, ajoute Maureen Doye, porte-parole également. TotalEnergies a réalisé des profits records en 2022, alors que la crise énergétique frappe de plein fouet les citoyens. Où ces profits sont-ils réinvestis? Dans la poche des actionnaires ou dans d’autres projets d’énergie fossile.»
Nous voulons dire à notre université que nous sommes ouverts pour discuter. Ce que nous voulons c’est une interdiction dans le futur de ces entreprises dans les forums de recrutement.
Si les organisateurs n’ont pas voulu prendre langue avec l’UCLouvain avant leur action – «parce que nous savons que la présence de TotalEnergies a déjà fait débat» -, ils espèrent désormais l’ouverture de discussions sur le sujet. «Parce que l’UCLouvain est au courant de ce que Total réalise, c’est impossible de ne pas l’être, termine Louis Droussin. Nous ne sommes pas contre ce genre de forum, au contraire, ils sont importants pour les étudiants. Nous voulons dire à notre université que nous sommes ouverts pour discuter. Ce que nous voulons c’est une interdiction dans le futur de ces entreprises dans les forums de recrutement.»

L’UCLouvain botte en touche : «Nous ne sommes pas les organisateurs»
Par leur action, les étudiants n’ont pas voulu épingler le salon pour l’emploi, mais leur université «parce que l’université a donné l’autorisation de ce salon», précisent-ils.
Du côté de la direction de l’UCLouvain, on préfère botter en touche face aux revendications des manifestants : «Nous avons autorisé l’occupation de l’espace pour ce salon, mais nous n’avons pas regardé qui étaient les invités, l’organisation n’étant pas de notre ressort», justifie-t-elle.





