Le Brabant wallon a le taux de privation matérielle et sociale le plus important du pays
12,2% de sa population est touchée, le plus haut taux de Belgique, le BW dépassant Bruxelles pour la première fois.
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Publié le 21-02-2023 à 15h12 - Mis à jour le 21-02-2023 à 15h13
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En 2022, 92 201 habitants du Brabant wallon étaient considérés comme à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, soit 22,5% de la population de la province.
C’est ce que révèle Statbel, l’office belge de statistique, sur base de l’enquête annuelle sur les revenus et les conditions de vie (EU-SILC).
Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale s’est donc accru par rapport à 2021 (21,6% de la population de la province était à risque cette année-là). On revient au niveau de 2020 (22,4%) mais on reste bien au-dessus des 16% de 2019...
Au niveau du pays, 2 144 000 Belges sont à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, soit 18,7% de la population. C’est dans la Région de Bruxelles-Capitale que ce risque est le plus élevé (38,8%). Suivent les provinces wallonnes : Hainaut (30,2%), Liège (24,2%), le Luxembourg et le Brabant wallon (22,5%) et Namur (22,2%) où le risque de pauvreté et d’exclusion sociale est, pour la première fois depuis 2019 (les chiffres les plus anciens disponibles au niveau provincial), moins important que dans la jeune province.
Toutes les provinces flamandes se situent en dessous : Anvers (14%), Limbourg (11,5%), Flandre orientale (10,1%), Brabant flamand (9,5%) et Flandre occidentale (9,4%).
Pour être à risque de pauvreté, il faut être confronté à au moins un des trois risques de pauvreté, à savoir la pauvreté monétaire, le fait de vivre dans un ménage à très faible niveau d’intensité de travail ou la privation matérielle et sociale sévère.
1. Privation matérielle et sociale sévère C’est cette dernière privation qui frappait le plus en Brabant wallon en 2022 : 12,2% de ses habitants étaient touchés. C’est le pire chiffre en Belgique, une première là aussi depuis 2019, le Brabant wallon dépassant Bruxelles (11,6%).
Dans le Hainaut, 11,6% de la population souffrait de privation matérielle et sociale sévère, 6,5% au Luxembourg, 6,4% à Namur et 5,3% à Liège. Les provinces flamandes sont mieux loties, avec le taux le plus bas pour la Flandre occidentale (1% de sa population touchée).
Le taux de privation matérielle et sociale est un indicateur qui désigne l’incapacité forcée de couvrir les dépenses liées à au moins 7 des 13 éléments suivants et pourtant considérés par la plupart des individus comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable : payer à temps des factures, s’offrir chaque année une semaine de vacances hors de son domicile, s’offrir un repas composé de viande, de poulet ou de poisson ou un équivalent végétarien tous les deux jours, faire face à une dépense imprévue, s’offrir une voiture, chauffer son domicile, remplacer des meubles endommagés ou usés, remplacer des vêtements usés ou démodés par des vêtements neufs, posséder deux paires de chaussures en bon état, s’offrir une connexion internet à domicile, retrouver des amis ou sa famille autour d’un verre ou d’un repas au moins une fois par mois, participer de manière régulière à une activité de loisirs, dépenser une petite somme d’argent chaque semaine pour soi-même.
2. Ménage à faible niveau d’intensité de travail 12,3% des Brabançons vivent dans un ménage à très faible niveau d’intensité de travail, c’est-à-dire dont les membres en âge de travailler, à l’exception des étudiants, ont travaillé à moins de 20% de leur potentiel au cours des 12 mois précédents.
Le Brabant wallon fait mieux que les autres provinces wallonnes (12,6% de la population du Luxembourg, 14,9% de celle de Namur, 16,6% de celle de Liège, 23,1% de celle du Hainaut) et que Bruxelles (20,4%). Mais là aussi, les provinces flamandes font mieux, le Brabant flamand étant la province la moins concernée (3,6% de sa population).
3. Pauvreté monétaire Enfin, le risque de pauvreté monétaire est moins élevé dans le Brabant wallon (10,1% de sa population) que dans les autres provinces wallonnes (Luxembourg, 15,8%, Namur, 17,2%, Liège, 18,2% et Hainaut 20,4%) et Bruxelles (29,8%). Dans le Nord du pays, seule la province d’Anvers (10,7%) présente un tel risque plus important qu’en Brabant wallon.
Les personnes à risque de pauvreté monétaire vivent dans un ménage dont le revenu total disponible est inférieur au seuil de pauvreté, soit, par exemple, 1 366 € pour une personne isolée, 2 458 € pour un couple avec un enfant ou 2 868 € pour un couple avec deux enfants.