Chastre : Grosse mobilisation pour Divine N’Sunda, menacée d’expulsion, "un soutien qui lui permet de rester debout"
Grosse mobilisation ce vendredi au mémorial Kongolo pour Divine N'Sunda, menacée d'expulsion. Les participants ont réclamé son retour à l'école.
- Publié le 17-02-2023 à 12h28
- Mis à jour le 17-02-2023 à 13h35
Plusieurs centaines d'enfants, parents, instituteurs, députés et élus communaux ont répondu présents ce vendredi matin afin de soutenir Divine N'Sunda. La Congolaise, pourtant en Belgique depuis plus de dix ans et active professionnellement à la Petite école de Gentinnes, a été emmenée fin janvier au centre fermé d'Holsbeek.
Le directeur de l'école, qui ne se trouve qu'à deux cents mètres du logement de l'accueillante, a pris la parole pour tenter d'expliquer le manque qui habite tout l'établissement depuis l'enfermement de Madame Sourire. "Je pourrais parler pendant des heures de tes qualités. Ton sourire et ton bonjour, tous les matins à 7h30, quand tu ouvres l'école. Divine, nous ne te disons pas adieu, mais, avec force et amour, nous te disons à bientôt", s'est exclamé Dimitri Crickillon.
L'attachement à Divine N'Sunda était bien visible sur tous les visages. Cette décision de ne pas régulariser son dossier touche particulièrement la population. "Notre école et toutes les écoles sont des sanctuaires qui préservent les valeurs fondamentales d'une société juste et humaine. L'épreuve que tu traverses nous renforce dans la conviction d'enseigner l'amour, l'ouverture à la vérité, au don de soi, à la paix, l'accueil et surtout aux droits fondamentaux des êtres humains, sans discrimination."
L’atmosphère angoissante du centre fermé
Les élèves, maternelle et primaire, ont chanté, dessiné et exprimé leur attachement à la Congolaise. Avec leurs mots, simples mais efficaces. Un vrai cri du cœur. De son côté, Dimitri Crickillon remue ciel et terre pour soutenir son accueillante, en compagnie d'un comité de parents. D'autres actions vont être organisées. "J'appelle Divine tous les jours et j'ai été lui rendre visite ce mercredi, au centre fermé d'Holsbeek. J'ai l'impression qu'elle garde le moral. C'est une battante et le fait de sentir ce soutien qui vient de l'extérieur lui permet de rester debout."
Pourtant, la situation est difficile à vivre. "Elle m'a confié que l'atmosphère générale dans le centre est terriblement angoissante et anxiogène. Elle ne s'attendait pas à être emmenée de la sorte. Moi, je lui fais part de ce qui est mis en œuvre à l'école pour la soutenir. Je lui ai apporté une quantité impressionnante de lettres et dessins d'enfants. Tout ça lui permet de tenir bon et de garder espoir."
Pour rappel, sa demande de régularisation a été refusée, pour des erreurs administratives. C'est la justification apportée par les services compétents pour l'emmener dans ce centre pour femmes en séjour illégal, d'où elle n'est pas autorisée à sortir, malgré son logement à Gentinnes et son CDI d'accueillante signé récemment.