Chastre : la Petite École de Gentinnes se mobilise pour éviter l’expulsion de son accueillante Divine N’Sunda placée fin janvier en centre fermé
Malgré un CDI signé, une vie sociale et une personnalité appréciée de tous, Divine N’Sunda, ou Madame Divine comme on l’appelle à la Petite École, a été emmenée au centre fermé de Holsbeek.
Publié le 14-02-2023 à 19h01
C’est l’incompréhension la plus totale. Le 31 janvier dernier, Divine N’Sunda a été emmenée au centre fermé d’Holsbeek, où sont enfermées des femmes en séjour illégal. Pendant deux jours, personne n’a été averti de cette décision et Divine N’Sunda était injoignable. Un choc pour la Petite École de Gentinnes, où la Congolaise était très active.
L’équipe éducative, les parents et les élèves n’entendent pas rester les bras croisés. Ce vendredi 17 février, à 9 h, ils se rendront au Mémorial Kongolo, où l’accueillante résidait, afin d’exprimer leur désaccord et demander sa libération.
Depuis quelques mois, les mauvaises nouvelles s’accumulaient pour Divine N’Sunda. "Début janvier, son avocat avait introduit un recours suite à un deuxième refus de régularisation, explique son groupe de soutien, dans un communiqué. Résultat, un refus de régularisation et un enfermement immédiat au centre fermé. Son avocat a introduit une demande de libération, mais c’est bien une décision d’expulsion que l’on craint dans les prochaines heures."
Une erreur administrative s’est glissée dans son dossier, ce qui a apparemment "justifié" cette décision.
Depuis le 6 février, il lui est interdit de quitter le site, situé en Brabant flamand.
À l’école, c’est la stupéfaction. "Elle avait demandé de l’aide à la Petite École de Gentinnes, où elle travaille, afin de compléter son dossier. L’école avait rédigé une lettre de recommandation et établi un contrat de travail avec l’ASBL Accueil & Moi, assurant un CDI comme accueillante extrascolaire, au service de la Petite École de Gentinnes."
Un emploi, une vie sociale et un comportement exemplaire. Difficile de faire mieux. "Toutes les cases semblaient cochées. Elle a tout mis en place pour se reconstruire une vie, à commencer par se trouver un logement et un emploi. C’est ainsi qu’elle a rencontré Dimitri Crickillon, le directeur de la Petite école de Gentinnes. Elle y a d’abord intégré l’équipe d’accueil extrascolaire, comme volontaire en 2018. Elle a ensuite suivi une formation d’auxiliaire à l’enfance." Pour enfin aboutir à ce contrat de travail. Même économiquement, la décision d’enfermement n’a pas de sens, vu le salaire qu’elle commençait à percevoir et donc les impôts qu’elle allait payer.
"Elle fait partie de l’équipe d’accueil extrascolaire et prend en charge les élèves à l’ouverture de l’école, sur le temps de midi, pour servir les repas et assurer les surveillances, en soirée aussi parfois. Divine participe aux réunions de coordination de l’accueil extrascolaire et aux formations d’équipe. Le jeudi, en fin de journée, elle aide également des enfants à l’école des devoirs de Chastre."
Sa personnalité fait en plus l’unanimité. "Elle est dévouée, consciencieuse et à l’écoute. Divine est appréciée de ses collègues, des élèves et parents", affirment les membres du comité de soutien. La preuve, ce rassemblement prévu vendredi. "Incompréhension, choc, injustice sont autant de sentiments qui envahissent la Petite École. Autant dire qu’en ce jour placé sous le symbole de l’amour, le cœur n’est pas à la fête."