Brabant wallon : « Ce n’est pas la thermographie qui diminuera les déperditions d’énergie », prévient le ministre Philippe Henry
La thermographie est un outil de sensibilisation, rappelle le ministre Henry. Son but, c’est bien de convaincre de l’intérêt de réaliser des travaux pour éviter les déperditions repérées.
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Publié le 31-01-2023 à 06h37
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Analyser les déperditions de chaleur dans les habitations en les survolant est-il intéressant ? Faudrait-il développer cette initiative – réalisée en Brabant wallon par l’intercommunale inBW – dans l’ensemble de la Wallonie ?
Interrogé sur le sujet par le député Nicolas Janssen (MR), le ministre wallon du Climat, Philippe Henry (Écolo), n’a pas caché son enthousiasme: "La thermographie aérienne est un outil de communication fort pour conscientiser et inciter les citoyens et les pouvoirs publics aux déperditions énergétiques visibles grâce à des caméras thermiques. Le système a ses limites bien sûr, les résultats peuvent être entachés d’erreurs, les bâtiments doivent être chauffés au moment du passage du satellite, de l’avion ou du drone qui effectue les prises de vue ; il faut une nuit claire, un delta de températures adéquat, etc. Mais même avec toutes ces précautions oratoires, la thermographie est un outil fascinant."
L’avion d’Action Air Environnement doit survoler six à sept fois le Brabant wallon dans des conditions particulières (température entre 0 et 5 degrés, nuit claire, absence de précipitations depuis 36 heures, vent faible…) pour réaliser une thermographie aérienne du BW. Il faudra ensuite diffuser le diagnostic vers les principaux intéressés, à savoir les propriétaires de bâtiments mal isolés qui pourraient prendre conscience de ces déperditions.
Car, Philippe Henry insiste, la thermographie n’est qu’un outil de sensibilisation: "Ce n’est pas la thermographie, ni aucune autre technique de prise de conscience qui diminuera les déperditions d’énergie, ce sont les travaux que l’on entreprend après avoir été convaincu par ces techniques."
Le ministre ne pense toutefois pas qu’une opération de thermographie aérienne doive être menée à l’échelle de la Wallonie "car il est nécessaire d’avoir une implication importante au niveau très local pour pouvoir assurer l’accompagnement des citoyens".
« Accélérer le rythme »
Le député Nicolas Janssen insistait, après l’échange, sur l’importance du travail qu’il reste à accomplir en termes de rénovation du bâti: "La vétusté d’une part importante du parc immobilier wallon exige une prise en charge rapide, organisée, et raisonnée d’une rénovation massive, profonde et concertée. Par ailleurs, l’ambition wallonne d’atteindre la neutralité carbone de l’ensemble du bâti en 2050 nous impose d’atteindre un taux de rénovation profonde de 3% par an, ce qui correspond à tripler le rythme de rénovation actuel du bâti."