Brabant wallon : le gouverneur lance « BW Reponse », une plateforme de crise citoyenne
À l’occasion de ses vœux, le gouverneur du Brabant wallon, Gilles Mahieu, a présenté son nouveau plan pour mieux intégrer les citoyens dans la gestion des crises.
Publié le 13-01-2023 à 16h01 - Mis à jour le 13-01-2023 à 16h02
:focal(544.5x370:554.5x360)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5UM64YIIVBAH7IU7Y6F3M46Z5Q.jpg)
Un discours engagé, voire musclé, teinté d’humour et tourné vers l’avenir. Le gouverneur du Brabant wallon, Gilles Mahieu, a présenté ses vœux pour l’année 2023, ce jeudi soir, à Perwez, devant une assemblée composée des députés provinciaux, de bourgmestres, échevins et représentants de la police et des services de secours, ainsi qu’une délégation congolaise.
Pour sa première mercuriale depuis 2019, il a commencé par saluer la bravoure de ceux qui ont continué à se mettre au service de la population durant la crise sanitaire, malgré les risques. "De très belles solidarités s’installèrent, mais aussi d’ignobles égoïsmes que l’on a parfois tendance à oublier." Il a ainsi dénoncé les complotistes. "Je peux comprendre, mais je n’excuse pas les menaces de ces gens, ni le fait que des personnes sont décédées par la faute de ceux qui pensent qu’une opinion vaut un fait scientifique. Je n’excuse toujours pas non plus ceux qui menacèrent de procès de Nuremberg, ceux-là même qui se mobilisaient pour sauver des vies. Comment certains ont-ils osé ces confusions immondes, comme l’utilisation de l’étoile jaune, réduisant la Shoa à une atteinte à leur petit confort ?"
Gilles Mahieu a du coup mené une réflexion afin d’intégrer les citoyens dans la gestion de toutes ces crises. D’autant plus que les sécheresses ont alterné avec les inondations, alors que c’était la menace terroriste qui avait inquiété les autorités, quelques années auparavant. "Comme mon métier n’est pas tellement de prévenir les catastrophes mais surtout de m’y préparer et de tenter d’en réduire les effets quand elles se produisent, petit à petit, projet par projet, l’idée d’un changement d’approche propre au Brabant wallon a fait son chemin."
Il voit le citoyen comme victime potentielle à protéger, mais aussi acteur de sa propre protection. "Il s’agit de créer des moyens subsidiaires d’appui et de faciliter la tâche des intervenants professionnels, en leur permettant de se concentrer sur leurs missions essentielles."
« Se préparer ensemble ».
Le plan annoncé jeudi par le gouverneur s’intitule BW Response. Il s’agit d’un projet pilote qui pourrait être étendu à d’autres territoires s’il s’avère efficace. L’idée, c’est d’abord de "se préparer ensemble".
1. Informer et conscientiser la population et les entreprises: "Nous ferons notamment le tour des 27 communes pour discuter sécurité directement avec les habitants".
2. Améliorer la formation de divers partenaires et des autorités publiques, soit "les bourgmestres, élus, dirigeants publics et privés, partenaires associatifs, afin de mieux conscientiser aux risques et de professionnaliser les processus de gestion".
3. Créer un réseau d’observateurs citoyens: "Ce réseau d’habitants volontaires observerait toutes formes d’incident d’importance, comme des crues, inondations ou feux de forêts et en ferait rapport à la cellule de crise par un canal spécifique. Ils seront formés et agréés".
4. Constituer une réserve provinciale de sécurité civile: "Cette réserve de citoyens volontaires, de tous âges, genres, diplômes, compétences, formés et agréés, sera engagée pour mieux encadrer le volontariat spontané lors de catastrophes. Elle pourra soutenir les services de secours en prenant en charge des tâches non dangereuses".
5. Renforcer les partenariats associatifs et privés: "Sept conventions ont été conclues avec des partenaires qui mettent leurs compétences spécifiques à notre disposition pour nous appuyer en situation de crise, dans des domaines tels que la télécommunication, le patrimoine, la communication de crise ou encore la météorologie".
« Se préparer à l’incertain »
En plus de l’axe "Se préparer ensemble", il y a "Se préparer à l’incertain", à travers quatre actions. La préparation, en s’assurant que tous ceux qui doivent s’exercer le fassent. La prévention d’interventions malveillantes, comme la cybercriminalité ou la diffusion de fausses informations. La réalisation d’un plan d’actions massives de protection de la population, afin notamment de mettre à l’abri la population, héberger ou évacuer. Enfin, la création de deux plateformes de solidarité, sous forme d’un catalogue en ligne des moyens techniques mobilisables par le centre de crise.
"Bien entendu, BW Response sera régulièrement évalué et adapté en fonction des moyens et des résultats rencontrés."