RÉTRO 2022 - Juin : Aer Aqua Terra a travaillé en eaux troubles
Après les inondations en 2021, ce sont des températures caniculaires qu’ils ont affrontées en 2022 en nettoyant les cours d’eau du BW. " Une année chargée. "
Publié le 31-12-2022 à 06h59
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"N otre année 2022 a été éprouvante, parce que de plus en plus de personnes participent à nos actions. Des entreprises, des jeunes, des scouts. Ce qui représente une charge de travail supplémentaire au niveau de la logistique", explique Ann-Laure Furnelle, qui a reçu le Talent wallon de la part du parlement wallon au mois de juin. Depuis des années, elle nettoie les cours d’eau avec son compagnon Marc Verheyden.
Un travail toujours aussi minutieux. "Le curage des cours d’eau doit être superficiel, pour ne pas détruire le lit de la rivière. Ce doit être fait à la petite cuillère. Et nous, on travaille plutôt à la pince à épiler." Ce qui rend les chiffres encore plus impressionnants: en 12 mois, l’ASBL Aer Aqua Terra d’Ann-Laure Furnelle et Marc Verheyden a ramassé 44 tonnes de déchets, soit 300 mètres cubes, sur 6,5 kilomètres. Une mission remplie avec ses acteurs de terrain que sont Bénédicte Helleputte, Vinciane Dutordoir et Pierre Lalemant.
Le tronçon le plus intense aura été du côté de Court-Saint-Étienne, sur la Dyle. "En novembre, ce sont 4 tonnes qui ont été retirées sur 180 mètres seulement. C’est énorme."
Les vagues de chaleur, puis de froid au mois de décembre, n’ont pas facilité la tâche. Quoi que. "C’est en fait dans la rivière qu’on est le mieux. Je plains plutôt ceux qui refont les routes pendant l’été. Nous, on a un air conditionné naturel et non-polluant. Il fait moins chaud dans le cours d’eau et nous sommes souvent protégés par les arbres. Par contre, quand il faut sortir les déchets et les étendre sur les bâches, on prend la chaleur de plein fouet." Constat similaire quand des températures polaires s’installent: "L’eau est moins froide que l’air. Quand il y a beaucoup de déchets à retirer, on se réchauffe. Et quand il y en a peu, on marche plus vite. Puis les berges nous protègent du vent." Pour les rivières, les conséquences sont toutefois plus importantes. "Elles ont eu trop chaud, l’eau est devenue trouble pendant les périodes de chaleur. C’est la première fois qu’on observe ce phénomène. Il faudra voir si ça se répète à l’avenir. Cette coloration nous interpelle…"
Ann-Laure Furnelle et Marc Verheyden ont aussi été questionnés sur l’effet de leurs actions lors des grosses intempéries. "Depuis plusieurs années, on profite du niveau anormalement bas pour intervenir. Sans cette sécheresse, on ne pourrait pas être dans les rivières. Lorsque les intempéries sont très fortes, comme en 2021, l’enlèvement des déchets ne peut pas éviter les inondations. Par contre, au mois de juin, nous étions dans la Nethen, à Beauvechain, avec des jeunes, et le niveau de l’eau est monté, la rivière a gonflé, nous avons dû sortir de l’eau. En fin de journée, elle n’avait pas débordé, mais ça s’est joué à quelques centimètres. Je suis convaincue que sans notre action, elle serait sortie de son lit…"