RÉTRO 2022 - Mars : Anna-Maria Nilsson et les Chastrois se sont fortement mobilisés pour l’accueil des réfugiés ukrainiens
Anna-Maria Nilsson et les Chastrois font preuve de beaucoup d’humanité et de solidarité envers les Ukrainiens, présents depuis dix mois.
Publié le 28-12-2022 à 06h51
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Les Chastrois se sont montrés particulièrement solidaires envers les réfugiés ukrainiens. À certains moments, ils ont hébergé jusqu’à 110 personnes. Formidable pour une commune de petite taille. En plus, ils ont tout fait pour que les réfugiés soient intégrés au mieux.
"En tant que maman de trois enfants, j’ai été attristée par leur situation, raconte Anna-Maria Nilsson. Je me suis mise à la place de toutes ces mères qui ont quitté leur pays, sans les hommes. Un déchirement. Je vis dans un appartement, donc c’était impossible d’accueillir des réfugiés. Mais l’aspect linguistique m’a très vite parlé et j’ai commencé à donner des cours de français à trois ou quatre apprenantes."
Utile, tant d’un point de vue pratique que mental. "Elles étaient très volontaires, mais lorsqu’on abordait le vocabulaire sur la famille, l’émotion prenait le dessus. C’était majoritairement des femmes et elles affichaient une certaine fierté. Elles ne voulaient pas trop montrer leurs émotions. Un jour, l’une s’est mise à pleurer en évoquant son mari qui était resté là-bas. Elle était très inquiète. Je me dis que ces cours ont facilité leur intégration, mais c’était aussi un exutoire. J’essayais d’être dans la compassion, d’avoir une oreille attentive."
Une ouverture très appréciée par ces personnes, parfois en réelle détresse. "Ce n’est pas forcément dans leur culture de parler de leurs problèmes. Mais il est arrivé qu’une Ukrainienne me contacte pour des cours, puis qu’elle commence à se confier sur ce qu’elle vivait, ses souffrances. Ce qui est assez rare, car elles essaient de ne pas déranger les hébergeurs et les autres bénévoles. Elles ne veulent pas abuser de notre générosité."
Anna-Maria Nilsson est allée plus loin. Après avoir rejoint un groupe de bénévoles qui proposait des cours de français, elle coordonne actuellement une partie de l’aide apportée aux réfugiés. "Je suis entrée en contact avec la cheffe du service de cohésion sociale. Elle cherchait une personne, car son service et le service population de la Commune étaient surchargés. Grâce à la subvention de la Région wallonne, j’ai été engagée à mi-temps pour encadrer les réfugiés et soulager les services."
Une interlocutrice de choix donc, tant pour les Ukrainiens que pour les employés. "Depuis le mois de juin, je redirige les Ukrainiens, notamment vers les associations chastroises, dont Alpha qui donne des cours de français dans les différents villages. On a réussi à rencontrer toutes les demandes, grâce à l’incroyable mobilisation de tous les citoyens. J’ai vraiment senti que tout le monde travaillait avec beaucoup de passion, pour aider ces gens."
Le plus dur: trouver un logement dans le privé
Anna-Maria Nilsson complète finalement le travail de ses collègues. "J’ai un listing des Ukrainiens et je suis à l’écoute. Entre eux, ils parlent et font part de leurs besoins et demandes spécifiques. Dans la plupart des cas, la cohabitation se passe très bien, mais il y a aussi eu des situations problématiques. Tout simplement une incompatibilité entre deux personnes. Ce qui est tout à fait normal. Il faut du coup trouver un plan B et une solution."
Le plus gros défi, c’est de trouver un logement dans le privé, afin de permettre aux hébergeurs de retrouver leur intimité. "C’est vraiment difficile. Je dirais que seules quatre familles ont trouvé dans le privé. Les Chastrois donnent souvent un coup de main lors des visites, pour rédiger une lettre de motivation ou de recommandation. Les propriétaires sont malheureusement réticents, vu l’incertitude de leur situation."