Bassin de la Dyle-Gette : La gestion des cours d’eau passera par des PARIS
Jusqu’au 31 octobre, des Programmes d’actions sur les rivières (Paris) sont à l’enquête publique. Ils visent à améliorer la gestion des cours d’eau.
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- Publié le 25-10-2022 à 06h00
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"L’entretien des cours d’eau est souvent fait à la petite semaine. Pour intervenir, la Province et les Communes, responsables des petits cours d’eau, répondaient généralement à des interpellations de riverains. Il n’y avait donc pas de planification ni de programme d’actions. C’est pourquoi le Programme d’actions sur les rivières par une approche intégrée et sectorisée (Paris) nous offrira des perspectives intéressantes en termes de gestion des cours d’eau", souligne Jean-Marie Tricot, le coordinateur du Contrat de rivière Dyle-Gette, le CRDG ayant participé à l’élaboration du programme de son bassin hydrographique.
Jusqu’au 31 octobre, une vaste enquête publique est en cours en Wallonie au sujet de ces programmes d’actions, dont un concerne donc le bassin de la Dyle-Gette.
La directive-cadre européenne sur l’eau, adoptée en 2000, exige que les masses d’eau de surface et souterraines atteignent un bon état à l’échéance 2015, avec un report possible de la date limite en 2021 ou 2027. Et pour le bassin de la Dyle-Gette, on n’y est pas encore: aucune de ses 13 masses d’eau de surface ne l’atteint. Deux sont répertoriés en état moyen, situées entre Perwez et Orp-Jauche, sept présentent un état médiocre et quatre, un mauvais état, du côté de Beauvechain et Jodoigne d’une part, de Waterloo, La Hulpe, Lasne et Rixensart, d’autre part, là où l’urbanisation est la plus forte, lit-on dans les documents soumis à l’enquête publique.
L’état écologique des masses d’eau est évalué sur base de trois types d’indicateurs: physico-chimiques, biologiques (nombre d’espèces et abondance de microalgues, de plantes, d’insectes, de mollusques et de poissons notamment) et hydromorphologiques (débits, présence d’obstacles nuisant à la continuité du cours d’eau, structure du lit et des berges, etc.).
« On revient de très loin »
"Avec les stations d’épuration, la qualité de l’eau s’est améliorée par rapport aux années 80-90, relève Jean-Marie Tricot. Tout n’est pas encore réglé au niveau de l’assainissement et même si on n’atteint pas encore le niveau demandé par l’Union européenne, on va dans la bonne direction. La Lasne est un bon exemple: son indice global est bon, mais il y a un facteur limitant: la vie piscicole. Une vingtaine d’espèces de poissons y sont recensées, donc nous sommes en bonne voie, mais en termes de population, cela reste limité. Au niveau du bassin, on ne va pas retrouver des quantités de poissons comme en Ardennes, mais il y a 35 espèces et on revient de très loin."
L’outil de gestion Paris doit permettre d’aider à améliorer l’état de nos cours d’eau en définissant et en planifiant les interventions physiques sur eux: clôturer des prairies pour lutter contre les plantes envahissantes (berces du Caucase, balsamine de l’Himalaya), favoriser le débordement en prairies, recréer des méandres, lever, où c’est possible, les obstacles à la remontée des poissons, aménager des zones d’immersion temporaire (ZIT), installer des frayères, entretenir les berges, élaguer des arbres en berge, curer…
« Abandonner cette vieille habitude de vouloir contrôler les cours d’eau »
"Pour la biodiversité, il faut toutefois intervenir le moins possible car la vie aquatique va se restaurer d’elle-même. On peut intervenir de façon positive, pour reméandrer un cours d’eau, par exemple. Par contre, je pense que les curages sont amenés à devenir ponctuels. Là où c’est possible, il faut diminuer les interventions de type classique. Il peut être pertinent de laisser un cours déborder en dehors d’une agglomération pour protéger les zones habitées. Malheureusement, on n’échappera sans doute pas à cette habitude qu’il faut contrôler la nature et les cours d’eau. Cette habitude d’un ancien temps s’est peut-être même renforcée suite aux inondations de juillet 2021. Ce qu’il faut, c’est agir de manière différenciée."
Le Contrat de rivière Dyle-Gette a d’ailleurs un projet de formation pour les Communes sur la gestion et l’entretien des cours d’eau et soutenu par la Province. Il espère sa concrétisation en 2023.
Direction la mer du Nord
Le bassin de la Dyle-Gette comprend 889 km de cours d’eau dont aucun n’est navigable en temps normal. Il arrive qu’une autorisation soit accordée par la Région, comme pour la descente de kayak de la Dyle organisée par le contrat de rivière pour sensibiliser la population à l’importance de prendre soin des cours d’eau.
Si la Dyle, la Grande Gette et la Petite Gette sont les principaux cours d’eau du bassin, leurs affluents principaux sont la Thyle, la Lasne, l’Orne et le Train pour la première, l’Orbais pour la deuxième et l’Henri-Fontaine pour la troisième. La Gette, affluent du Démer, lui-même affluent de la Dyle, naît de la confluence, à Budingen, en Flandre, de la Grande Gette qui prend sa source à Perwez et de la Petite Gette qui naît à Ramillies. La Dyle prend, elle, sa source à Houtain-le-Val (Genappe). En mélangeant ses eaux avec la Nèthe en Flandre, elle devient le Ruppel, affluent de l’Escaut, fleuve qui se jette dans la mer du Nord.