Nivelles: une amende salée pour un client d’une «centrale» de cocaïne
Déjà impliqué en 2015 dans un dossier de stupéfiants, un prévenu a fait l’objet d’une nouvelle enquête et n’a pas payé la transaction proposée.
Publié le 22-06-2022 à 07h03
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Il y a sept ans, Cédric avait obtenu la suspension du prononcé dans un dossier en rapport avec les stupéfiants. Ce qui, manifestement, n’a pas suffi pour qu’il rompe avec ses assuétudes: lors d’une enquête récente menée dans le cadre de la lutte contre les "centrales", son nom est à nouveau apparu dans les petits papiers de la police.
Les centrales, ce sont des organisations qui, souvent au départ de Bruxelles, utilisent un numéro de téléphone unique pour prendre les commandes des clients et relancent les consommateurs de stupéfiants en faisant des "promotions" tentantes, jouant sur les quantités, qu’ils annoncent par SMS ou en utilisant des messageries plus modernes et moins traçables.
Les organisateurs de ce type de trafic de grande ampleur ont recours à des petites mains pour assurer les livraisons, le plus souvent avec des voitures de location. Ce sont ces seconds couteaux qui prennent tous les risques, moyennant une petite commission sur les ventes, et sillonnent les routes de nuit pour approvisionner les clients chez eux ou à des points de rendez-vous.
Le nom pouvait faire penser à la livraison de pizzas...
Dans le cas présent, la centrale utilisait un nom qui pouvait faire penser à la livraison de pizzas, mais c’est en réalité de la cocaïne qui arrivait au domicile des acheteurs. Lorsqu’il a été interrogé par les enquêteurs sur ses rapports avec cette centrale, Cédric a avoué consommer cette drogue dure plusieurs fois par semaine, et passer des commandes groupées avec un ami lui aussi toxicomane.
Ce qui a particulièrement inquiété le parquet dans ce dossier, c’est non seulement ces commandes à plusieurs, mais aussi le fait que ce prévenu hébergeait son enfant en alternance avec la mère de celui-ci. Une transaction de 250€ a été proposée pour éviter les poursuites et faire passer le message. Mais l’homme n’a pas donné suite, et n’est pas venu se défendre devant le tribunal correctionnel.
"La cocaïne, ce sont des montants faramineux, des tonnes de drogue qui arrivent notamment à Anvers , avait requis le substitut à l’audience. Les consommateurs ont une responsabilité dans ce trafic."
Trois mois et amende de 8000€
Le tribunal vient de rendre son jugement: le prévenu écope par défaut de trois mois d’emprisonnement et d’une amende de 8000€, s’agissant de l’amende minimale dans les dossiers de stupéfiants. Un sursis est accordé, mais pour la peine d’emprisonnement uniquement.