«Pas d’urgence» à discuter de la taxe kilométrique bruxelloise
La Wallonie n’a pas accepté de discuter « en urgence » du projet de taxe kilométrique bruxelloise. Si celle-ci est mise en place, elle impactera les automobilistes navetteurs brabançons wallons.
Publié le 15-06-2022 à 06h00
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La Wallonie n’est pas pressée d’évoquer le projet bruxellois de taxe kilométrique "SmartMove" en comité de concertation (Codeco). La Région bruxelloise aurait aimé inscrire ce point en urgence à l’ordre du jour du Codeco de 2 juin dernier. Mais la Région wallonne a refusé, comme l’a expliqué le ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry (Écolo) au député Olivier Maroy (MR): "Il y avait une demande insistante de la Région bruxelloise à inscrire le point SmartMove en urgence, rapporte le ministre. Étant donné le caractère sensible de dossier, le point n’a pas été évoqué. Il semblait prématuré de considérer une décision sans préparation préalable du dossier et surtout sans comprendre la volonté bruxelloise en la matière."
En d’autres termes, la Région wallonne refuse la précipitation.Surtout dans un dossier qu’elle ne tient pas particulièrement à voir avancer.
"Ce projet de taxe va surtout toucher les automobilistes qui circulent en semaine et aux heures de pointe, autrement dit les travailleurs, parmi lesquels – inutile de faire un dessin – de nombreux habitants du Brabant wallon , rappelle le député Maroy. De plus, il existe un risque de double taxation pour les navetteurs wallons: la taxe de circulation wallonne, qui, elle, ne serait pas supprimée au contraire de la bruxelloise, et la nouvelle taxe au kilomètre bruxelloise" .
«Le jour où l’on pourra rejoindre Bruxelles depuis le Brabant wallon à raison de cinq trains par heure»
S’il n’est pas impatient de voir la taxe kilométrique se mettre en place à Bruxelles, le député orp-jauchois ne la condamne pas pour autant: "Je peux comprendre la volonté des Bruxellois de garantir une qualité de l’air qui soit meilleure pour les habitants de la capitale, tout comme je comprends la volonté de réaménager le viaduc Herrmann-Debroux en boulevard urbain. Néanmoins, il faut que cela soit concerté et il faut, avant toute chose, proposer des alternatives. Le jour où l’on pourra rejoindre Bruxelles depuis le Brabant wallon à raison de cinq trains par heure, par exemple. Cela ne doit pas être impossible. Cela se fait dans toutes les grandes capitales du monde. Le jour où l’on aura des parkings en suffisance pour rejoindre les gares ou des pistes cyclables; le jour où l’on aura tout ça, je ne défendrai pas les gens qui voudront se jeter dans les embouteillages" .
Le ministre wallon de la Mobilité plaide aussi pour une solution globale: "Nous attendons un vrai projet global concerté avec des pistes de solutions structurelles sur lesquelles le Gouvernement wallon pourra se pencher sereinement.Projet dans lequel je m’inscrirai volontairement s’il est ambitieux . Il est bien question d’une solution concertée, celle-ci répondant structurellement aux problèmes de mobilité vers, autour et à Bruxelles. Nous avons plaidé à de nombreuses reprises pour une étude d’impact mieux détaillée, pour des alternatives plus concrètes à la voiture, ainsi que pour des perspectives en termes d’investissement pour les offres de délestage. Nos concitoyens sont en attente de ces solutions, plus encore aujourd’hui face à la crise énergétique que nous connaissons et qui les frappe de plein fouet."