Un rapport des pompiers défavorable à la poursuite de l’occupation des habitats alternatifs de La Baraque à Louvain-la-Neuve
Le rapport concerne les logements alternatifs de ce quartier de Louvain-la-Neuve. Pour la Ville et l’UCLouvain, son avenir n’est pas en danger mais des mesures doivent être prises pour régler la situation.
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Publié le 31-05-2022 à 15h01 - Mis à jour le 31-05-2022 à 15h03
Des roulottes, des yourtes, des constructions en torchis ou faites de bric et de broc, généralement en autoconstruction. Tels sont les habitats du quartier alternatif de La Baraque, à Louvain-la-Neuve. Mais "un récent rapport défavorable des pompiers met l’avenir des lieux en suspens" , lit-on dans un article du Trends/Tendances du 25 mai dernier.

Tant du côté de la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve que de l’UCLouvain, propriétaire des terrains, on confirme l’existence de ce rapport des pompiers "défavorable à la poursuite de l’occupation des logements alternatifs" tant que des mesures destinées à mettre fin aux manquements n’ont pas été prises, sans toutefois qu’un délai de mise en œuvre de celles-ci ne soit donné.
La bourgmestre Julie Chantry (Écolo) explique que "ce rapport pointe une série d’éléments comme le fait que les habitations ne sont pas identifiées. Il n’existe pas de plan non plus. Les chemins d’accès ne sont pas assez larges et ne sont pas éclairés. Tout cela rend difficile une intervention des pompiers en cas de soucis."
Il est aussi question du respect des règles de sécurité et de prévention incendie en matière d’installation électrique, de détecteurs incendie, de bonbonnes de gaz, entre autres.
«Personne n’a envie de mettre fin à ce quartier»

Ce rapport a été demandé par la Ville en 2021 suite à un passage de routine des policiers dans le quartier. "Ils nous ont fait remarquer qu’il serait intéressant que les pompiers y repassent. Leur dernière visite remontait à 2014."
Le rapport est donc arrivé dernièrement. De quoi mettre l’avenir du quartier en danger? "On n’en est pas là , assure la bourgmestre. Personne n’a envie de mettre fin à ce quartier."
Le responsable du développement urbain et régional de l’UCLouvain, Nicolas Cordier, abonde: "Je ne crois pas que l’existence du quartier alternatif soit en danger. Mais on fera tout pour que des améliorations en matière de sécurité soient faites. Cette situation ne peut pas perdurer."
La bourgmestre reconnaît que des choses doivent être faites. "Il est intéressant de voir l’évolution des rapports des pompiers concernant La Baraque. Ils deviennent de plus en plus exigeants. En 2007, le rapport faisait une page, maintenant une dizaine. Mais c’est sûr que ce n’est pas confortable comme situation." D’autant que la bourgmestre est responsable de la sécurité publique. Elle ne peut donc laisser ce rapport sans réponse.

"On y travaille avec l’UCLouvain" , précise-t-elle. Une réunion entre la Ville, l’université et les pompiers a déjà eu lieu. Une autre avec les habitants du quartier est prévue pour fin juin.
Les habitants du quartier ont reçu le rapport. Nous leur avons envoyé un mail ce lundi 30 mai pour en parler. Sans réponse, nous sommes allés sur place ce mardi 31 mai. Il nous a été dit que notre mail faisait l’objet d’une discussion collective – c’est comme cela que le quartier fonctionne – pour voir comment y répondre, ce qui pouvait être dit ou pas. Il n’a pas été possible d’avoir un délai de réponse. C’est pourquoi cet article paraît sans l’avis des principaux intéressés, les Baraquîs, comme ils se font appeler.
Quelque 140 habitants vivent dans le quartier alternatif
Quelque 140 habitants vivent dans le quartier alternatif, dont des familles avec enfants et des personnes plus âgées mais il n’y a plus d’étudiants, nous a-t-on expliqué. Dans cet endroit à part de la cité universitaire, l’habitat léger et alternatif y est donc roi tandis que ses habitants y proposent une autre manière de vivre, moins consumériste, plus proche de la nature et davantage collective.