Démolition du viaduc Herrmann-Debroux : il y aura une concertation « maintenant que tout est décidé »
Les régions se concerteront sur le projet de démolition du viaduc Herrmann-Debroux. Celui-ci n’est toutefois pas remis en question.
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- Publié le 04-05-2022 à 17h15
- Mis à jour le 04-05-2022 à 17h19
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Face aux députés André Antoine (LE, minorité), Olivier Maroy (MR, majorité) et Dimitri Legasse (PS, majorité) qui lui reprochaient sa timidité à s’opposer à la démolition programmée du viaduc Herrmann-Debroux , le ministre wallon Philippe Henry a exprimé son incompréhension: "Je ne vois pas ce que l’on pourrait reprocher à la Région bruxelloise. Le comité de concertation lui a demandé, en novembre dernier, de mettre en place une concertation après la troisième lecture de ce projet. Nous y sommes.C’est exactement ce qui était prévu."
Le gouvernement bruxellois a chargé son ministre-président et sa ministre de la Mobilité de mettre en place une étude de mobilité interrégionale conjointe avec la Région flamande et en concertation avec la Région wallonne, a poursuivi le ministre wallon de la Mobilité: "Il est assez difficile de reprocher au gouvernement bruxellois la mise en œuvre de la décision du comité de concertation" .
«La Région bruxelloise agit dans le cadre de ses compétences»
S’il s’est bien gardé de prendre position sur le projet bruxellois, Philippe Henry a concédé que la disparition du viaduc Herrmann-Debroux, à l’entrée de Bruxelles, aurait des conséquences sur les navetteurs wallons: "Il est évident qu’il y a des sujets de mobilité très importants à discuter.Mais on ne peut pas nier que la Région bruxelloise agit dans le cadre de ses compétences avec un projet d’aménagement du territoire et d’infrastructures sur son territoire."
Dans les concertations à venir, "il sera question du RER, des parkings de dissuasion, des corridoirs vélos, des bus express, de l’ensemble des possibilités de relier la Wallonie avec Bruxelles."
On ne peut pas vraiment dire que la réponse du ministre ait satisfait les trois députés brabançons wallons qui l’interrogeaient en séance plénière, ce mercredi après-midi.
«Curieux de discuter quand tout est décidé»
"C’est une curieuse attitude que de commencer à discuter quand tout est décidé, a raillé André Antoine. Vous auriez dû mettre le pied dans la porte depuis longtemps. Jamais on ne vous a entendu vous opposer. Si vous pensez que le gouvernement bruxellois qui fait déjà fi de ses propres concitoyens va vous entendre après avoir pris sa décision, vous vous trompez lourdement."
«On parle du RER depuis que je suis ado»
Une fois n’est pas coutume, Olivier Maroy était "relativement sur la même longueur d’ondes" que son collègue de l’opposition. "On décide et puis on va se concerter.C’est interpellant.Il y a quelque chose qui n’est pas construit dans le bon sens. Que Bruxelles veuille réaménager cet espace, on peut tout à fait le comprendre: c’est immonde, c’est moche. Mais il faut penser aux conséquences."
Et lorsqu’il évoque les solutions mises en place pour faciliter l’accès à Bruxelles, Olivier Maroy est presque désespéré: "On parle du RER depuis que je suis ado. Les bandes de covoiturage, le ministre Di Antonio en parlait déjà et elle s’arrête toujours quand on arrive en Flandre…"
«L’optimisme est un devoir moral»
Dimitri Legasse essayait, lui, de rester positif: "L’optimisme est un devoir moral. J’espère donc qu’une réelle concertation va enfin se mettre en place.Il est grand temps de faire valoir notre point de vue."