Le Vilar «vend» des parcelles de scène
Vu l’inflation et la hausse des coûts des matériaux de construction, le chantier de rénovation du théâtre coûtera plus cher. Si le Vilar se tourne vers les pouvoirs publics, il appelle aussi aux dons.
:format(jpg):focal(2243x1505:2253x1495)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FMMCUVD4JZGYBCCMZ3L65567RI.jpg)
Publié le 03-05-2022 à 06h00
La tour de béton du Vilar n’est plus à Louvain-la-Neuve. Le chantier de rénovation du théâtre va bon train. Ou plutôt le chantier de démolition. La première partie des travaux est en effet consacrée à raser, au bulldozer et marteau-piqueur, une bonne partie de l’ancien théâtre.
Mais tandis que les travaux suivent leurs cours, Emmanuel Dekoninck, le directeur du Vilar, ne cache pas son inquiétude. "À l’heure actuelle, nous n’avons pas la possibilité de payer l’intégralité de la commande des travaux. Mais je ne suis pas paniqué car je suis sûr que nos pouvoirs subsidiant vont nous aider."
En février, à l’entame du chantier, dont le budget s’élevait alors à quelque 9,8 millions€, il manquait déjà 300000€. Mais l’inflation et la hausse des coûts des matériaux ont alourdi l’ardoise. "On estime que le coût du chantier va augmenter de 10 à 15%, soit de plus de 1 million€, qu’on n’a pas pour l’instant" , poursuit le directeur.
Celui-ci a donc pris son bâton de pèlerin auprès de ses partenaires publics, la Fédération Wallonie-Bruxelles (qui donne déjà 3 millions€), la Province du Brabant wallon (qui soutient aussi le projet à hauteur de 3 millions€) et la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve (qui a accordé le subside prévu de 500000€ au dernier conseil communal).
" Ils sont très à l’écoute et ils ne nous abandonnent pas. Nous sommes tous ensemble pour trouver des solutions, même si nous ne les avons pas encore trouvées. Mais je ne désespère pas, d’autant que les centres scéniques régionaux de Liège, Namur et Mons ont été rénovés et qu’on ne peut se passer du Vilar, le centre scénique du Brabant wallon."
Réutiliser les anciens sièges
Le Vilar lance aussi un appel aux dons auprès du grand public désireux de le soutenir en achetant, symboliquement, une parcelle de plateau. Dans la nouvelle salle, il y aura une représentation de la scène où sera inscrit le nom de tous les donateurs.
Concrètement, "nous avons ouvert un compte auprès de la Fondation Roi Baudouin ( www.kbs-frb.be/fr/atelier-theatre-jean-vilar ) . Dès 40€, le don est déductible fiscalement."
Parmi les pistes envisagées pour soulager le budget, les anciens sièges rouges du Vilar ont été conservés et pourraient être réutilisés. L’achat de sièges, c’est une enveloppe de 150000 à 200000€. "C’est une option même si on préfère ne pas devoir l’activer."
Chantier en pause pour le blocus
Pour le reste, le chantier "se passe très bien, on est dans les temps et on n’a pas eu de mauvaise surprise."
La première phase se terminera le 10 mai. Le chantier se mettra alors en pause pour le blocus et les examens des étudiants.
La deuxième phase, où il sera encore procédé à des démolitions, débutera en juillet avant que la construction du nouveau théâtre débute.
Le directeur reconnaît avoir ressenti de la nostalgie quand les engins ont commencé leur œuvre. "J’ai vécu de belles émotions sur cette scène au rapport au public si particulier. Mais très vite, je suis passé à l’excitation de la suite."
C’est-à-dire l’aménagement d’une nouvelle scène, rectangulaire cette fois – elle sera déplacée et descendra sous la dalle -, d’une nouvelle salle où tous les sièges offriront une vue optimale sur le plateau et d’une nouvelle entrée, donnant sur la ville, notamment. La fin du chantier est prévue courant 2023 et le premier spectacle devrait se tenir début 2024 dans le nouveau Vilar.