Vieux diesels interdits à Bruxelles, "démerdez-vous"
Olivier Maroy fulmine contre la zone de basse émission bruxelloise. L’impact de cette interdiction de circulation n’aurait pas été assez pris en compte.
Publié le 18-01-2022 à 16h41
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Depuis le 1er janvier, les véhicules diesel Euro 4 (avant 2011) ne peuvent plus circuler sur le territoire de la Région bruxelloise, ring excepté. Après une période de transition de trois mois, des amendes de 350 euros tomberont pour les véhicules diesel de plus de 11 ans circulant dans la zone de basse émission bruxelloise.
Le député wallon Olivier Maroy (MR) a évoqué cette décision bruxelloise au parlement wallon, ce lundi. L’Orp-Jauchois interrogeait le ministre de la Mobilité, Philippe Henry (Écolo) sur les aides éventuelles que la Région wallonne pourrait apporter aux automobilistes wallons qui ne pourront plus utiliser leur véhicule dans la capitale et pour qui il n’est pas toujours simple de faire l’acquisition d’un nouveau véhicule ou d’abandonner l’ancien pour d’autres modes de transport.
Après avoir rappelé que l'interdiction bruxelloise était annoncée depuis quatre ans et que les véhicules Euro 4 ne pourront plus circuler en Wallonie dès 2025, le ministre Henry a signalé à Olivier Maroy qu'il était "difficilement envisageable qu'une compensation soit apportée aux Wallons se rendant à Bruxelles, ne serait-ce que parce qu'elle serait difficile à mettre en œuvre et prendrait immanquablement un caractère discriminatoire, parce qu'elle porterait uniquement sur les propriétaires de véhicules Euro 4."
«Parfois, je me demande sur quelle planète on vit»
Le député Maroy n'a pas caché son agacement à la suite de la réponse du ministre: "On a trop souvent le réflexe en politique dans ce pays à prendre des décisions sans envisager concrètement leur impact sur les citoyens. Parfois, je me demande sérieusement sur quelle planète on vit. Cela me met hors de moi. On prend une décision, puis c'est: après moi, les mouches. On a 76 500 personnes flamandes et wallonnes, particulièrement dans le Brabant wallon ou dans le Brabant flamand à qui on dit: "Démerdez-vous!". Aucune aide, puisqu'ils ne sont pas Bruxellois. Je pense qu'il serait possible de faire quelque chose. Je suis d'accord avec vous, a lancé Olivier Maroy au ministre Henry, dans un monde idéal, on pourrait se rendre à Bruxelles assez facilement, mais on n'est pas dans un monde idéal. On est dans un pays où, depuis que j'ai 18 ans – et cela remonte –, on nous parle d'un RER. Il y a un moment où ce n'est plus audible. Je me mets à la place de tous ces Brabançons wallons et autres Wallons qui ne peuvent plus utiliser leur véhicule qui a à peine 11, 12, 13 ans, qui est peut-être en excellent état, et à qui l'on dit: "Voilà, trouvez une solution". Ils vont aller au garage pour acheter un nouveau véhicule. Les véhicules d'occasion: +15% en quelques mois. Les véhicules neufs: un délai moyen de 10 mois. Que font ces gens?"
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