Le Cube est mort (même si personne ne l’a dit)
Le Cube devait être un incubateur d’idées, un modèle de participation citoyenne. Vingt mois après son lancement, un constat d’échec se dessine.
Publié le 30-10-2021 à 06h27
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Le Cube devait être un des projets phares de la Province pour cette législature. Au mitan de celle-ci, le Cube n’est guère vaillant.
Si le décès n'a pas encore été officiellement acté par le conseil provincial, la députée provinciale Sophie Keymolen (MR) n'a pas laissé entrevoir d'espoirs de pouvoir réanimer le processus «qui avait l'ambition d'être un espace d'écoute, d'échange, de partage et d'implication citoyenne autour de projets renforçant le développement du territoire du Brabant wallon».
L'avenir du Cube a été évoqué lors du conseil provincial, ce jeudi, à la demande des conseillers provinciaux Thierry Meunier (Écolo) et Benjamin Goes (cdH). Tous les deux dans l'opposition, ils ont commencé leurs interventions en rappelant leur scepticisme à l'époque du lancement du Cube, «trop imprécis, trop coûteux», selon Benjamin Goes.
«Nous avons pris connaissance ce (jeudi) matin lors du collège provincial d'un dossier d'évaluation du Cube, qui mérite que l'on s'y attarde et il n'y a donc pas encore eu de délibération, je ne peux donc que vous donner certaines pistes de réflexions à ce stade », a d'emblée précisé Sophie Keymolen aux conseillers.
Mais les premières observations en disent déjà long sur l'échec du Cube. «Les résultats en matière de participation citoyenne sont mitigés, sauf lorsqu'on a traité de politique provinciale proprement dite. Dans ce cas-là, ça marche, on est très forts», relève la députée provinciale.
«La poursuite du Cube dans sa version initiale n’est plus envisageable»
Il y avait 784 inscrits sur la plateforme Cube, fin juin. «La dynamique du Cube et les outils proposés n'ont malheureusement pas permis de générer suffisamment d'implications citoyennes, poursuit Sophie Keymolen. Le processus est trop long, trop complexe, les citoyens n'ont pas été sollicités de manière pertinente. La crise sanitaire a aussi été un écueil dans le processus de formation d'idées que nous envisagions.»
Personne n'aura entendu Sophie Keymolen affirmer – aussi clairement – que le Cube était mort. Néanmoins, «à ce stade, la poursuite du Cube dans sa version initiale n'est plus envisageable puisqu'il nécessite des moyens considérables, bien plus importants que ce que le Brabant wallon peut mettre sur la table. Le besoin de financer la zone de secours a changé la donne. Toutefois, notre volonté n'est pas de nous désengager de la participation citoyenne, bien au contraire».
Le Cube est mort, vive la participation citoyenne
Si le Cube n'a pas fonctionné comme imaginé, la députée provinciale tenait à insister sur le fait que la volonté de la Province était bien de développer la participation citoyenne: «La participation citoyenne et l'écoute des acteurs de terrain sous-tendent bon nombre des actions de la Province: les conseils 27+1, les appels à intérêt, les conseils participatifs dans l'enseignement… la liste est longue. Des actions comme Place aux jeunes et Place aux artistes témoignent de notre échange avec les acteurs de terrain en lien avec les citoyens.»
Les prochaines semaines et l’analyse du dossier d’évaluation du Cube seront mises à profit pour réfléchir à l’avenir de la participation citoyenne au sein de la Province, a assuré Sophie Keymolen.
«Ces réponses ont le mérite de l'honnêteté. Je remercie la députée provinciale pour ça, a commenté Thierry Meunier. Ce n'est pas évident de reconnaître qu'un projet ambitieux n'a pas fonctionné.»
Le chef de groupe Écolo et celui du cdH, Benjamin Goes, ont fait offre de service pour participer à la réflexion sur la participation citoyenne.