Le Brabant wallon en panne de naissances
Le taux de natalité est en baisse depuis 2008 en Wallonie. Et celui du Brabant wallon est le plus bas en région wallonne.
Publié le 22-06-2021 à 08h23
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De toutes les provinces wallonnes, le Brabant wallon est celle qui présente le taux de natalité le plus bas avec, en 2019, 9 naissances pour 1000 habitants.
Ce taux de natalité baisse depuis 2008, observe le député wallon André Antoine (cdH) qui, toujours friand de jeux de mots, craint la «panne de naissances». «L'évolution démographique est généralement considérée comme un élément déterminant de la croissance structurelle de l'économie, note le Perwézien. Or, la Belgique est confrontée au vieillissement de plus en plus marqué de sa population. Le marché de l'emploi s'assèche. D'après le Bureau du Plan, la population belge en âge de travailler va commencer à décroître à partir de 2022 vu le manque considérable de naissances.»
Le Covid n’a rien arrangé. Ceux qui tablaient sur un baby-boom consécutif au confinement ont déchanté. Au contraire, il semblerait que le moral des Belges n’était pas propice à agrandir ou à fonder une famille.
Le député Antoine identifie d'autres raisons au peu d'entrain brabançon wallon à faire des bébés. Tout d'abord, la crise financière de 2008: «Les chercheurs estiment que les périodes de récession sont généralement suivies par un ou deux ans de réduction des taux de fécondité. Or, ici, surprise, cette diminution ne s'arrête pas. Les spécialistes découvrent une corrélation avec la crise environnementale». Deuxième cause de la panne de naissance, donc.
Une crise immobilière est aussi évoquée par André Antoine. Et c'est encore plus vrai en Brabant wallon qu'ailleurs, insiste-t-il: «Cet accès difficile à la propriété pour les jeunes couples freine donc leur projet familial comme l'arrivée d'un enfant. D'ailleurs, selon le Centre d'épidémiologie périnatale, l'âge moyen des mamans belges est de 30 ans lors de leur premier accouchement. 3 ans de plus qu'en 2000.»
Les déplacements professionnels et le manque de temps pour la famille sont aussi recensés comme cause du «baby bug» wallon. «Près de 70% des Brabançons wallons travaillent hors de la province et doivent s'acquitter chaque jour de trajets professionnels, parfois longs et souvent encombrés. D'où le réel appétit pour le télétravail découvert à grande échelle pendant le Covid-19», note André Antoine qui plaide donc pour davantage de télétravail.
Plus globalement, le député perwézien veut que vie de famille et vie professionnelle s’équilibrent mieux. Cela passe, dit-il, par un allongement du congé de maternité, par des congés parentaux d’un demi-jour par semaine, et par plus de places dans les crèches.