Comment diminuer les risques d’accidents des aînés?
L’ASBL Ergo 2.0 propose assistance et prévention aux personnes âgées, afin de les maintenir chez elles le plus longtemps possible.
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Publié le 11-03-2021 à 06h49
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L’ASBL Ergo 2.0 est née il y a deux ans, inspirée par un modèle suisse d’aide à la personne âgée incluant les ergothérapeutes.
Grâce à du matériel dit «connecté», les ergothérapeutes fournissent des informations à tous ceux qui entourent la personne âgée à domicile (famille, aidants, infirmières, médecin de famille, kiné, etc.) et coordonner leurs actions. Cette approche permet d’identifier la fragilité à temps et d’anticiper la perte d’autonomie.
Par matériel connecté, il faut entendre des outils technologiques simples d’utilisation mais efficaces tels que le téléphone, le tracker (outil classique de télévigilance) et la montre connectée.
L'ergothérapeute Géraldine Previnaire, coordinatrice du Réseau Brabant wallon de l'ASBL Ergo2.0., explique le processus: «Les demandes initiales doivent être introduites sur notre site internet, puis, en fonction de la localisation géographique, une de nos ergothérapeutes contacte la personne et va la rencontrer sur place. Elle fait ensuite un audit qui est un examen minutieux du lieu de résidence de la personne âgée, en fonction de ses habitudes de vie et de ses besoins quotidiens. L'idée est de diminuer les risques d'accidents liés à l'habitat, comme la baignoire, les toilettes, un escalier, etc. Des outils connectés sont alors proposés à la personne, afin de lui conserver son autonomie tout en rassurant les proches et la personne elle-même. Notre tracker permet par exemple la géolocalisation de la personne même à l'extérieur de son habitat, en cas de besoin.»
Un encadrement très concret mais respectueux
De plus, l’ergothérapeute suivra l’évolution de la personne en observant ses déplacements, ses changements d’habitude, en lui téléphonant une fois par semaine, et en passant pour réaliser un mini-audit de la situation une fois par mois. De la sorte, l’ergothérapeute noue un lien privilégié avec l’usager du service et devient la personne de confiance et de référence pour le senior.
Le jeune ASBL Ergo 2.0 est en pleine expansion. Elle compte désormais huit à dix ergothérapeutes qui couvrent toute la province du Brabant wallon.
«Nous formons le premier réseau structuré aussi grand d'ergothérapeutes indépendants. C'est tout à fait innovant, se réjouit Véronique Legrain, administratrice déléguée de l'ASBL qu'elle a fondée avec Cécile Dudekem, toutes deux ergothérapeutes de formation. Sur le modèle suisse, on a des études qui démontrent que, outre que le choix des personnes atteintes de démence de rester chez elles est respecté, ce dispositif permet de retarder une hospitalisation de quatre à cinq ans.»
Éviter la chute à répétition
L’idée est de détecter le déclin avant qu’il n’arrive, tout en respectant le choix légitime des individus de rester le plus longtemps possible dans leurs murs. Car lorsque survient une chute, c’est très souvent le début d’un parcours infernal pour la personne seule.
«Imaginons qu'il y ait eu une chute en entrant dans la douche, poursuit Véronique Legrain. L'ergothérapeute va intervenir pour aménager le logement de manière à ce que la même chute ne se reproduise pas, elle va aussi retravailler précisément le mouvement nécessaire avec la patiente, alors qu'elle dira au kiné de porter ses soins sur le travail de l'équilibre par exemple. L'infirmière ou le médecin pourraient aussi analyser le cas et se rendre compte que la médication de la personne provoque de la somnolence, ou de la confusion… L'encadrement est global et complet. C'est très rassurant pour tout le monde car on sait qu'après une première chute, on perd confiance en ses jambes et que le risque de tomber dans les six mois suivants est accru.»
Un coup de pouce de la Province : 45 000 €
La Province du Brabant wallon a prévu de verser un subside de 45 000 € pour aider au démarrage de l'ASBL Ergo 2.0 et aider aussi la sensibilisation des opérateurs en Brabant wallon. Un premier subside avait déjà été accordé l'an dernier.
« L'ASBL Ergo 2.0 est un outil qui s'inscrit de façon complémentaire aux primes provinciales octroyées pour l'installation d'un système de télévigilance », souligne la députée provinciale Sophie Keymolen qui salue cette initiative qui assure la promotion du maintien au domicile, en concertation avec la personne, le tout dans une démarche humaine et positive.