Hooverphonic a coécrit sa chanson de l’Eurovision avec Charlotte Foret
Le groupe belge Hooverphonic a présenté jeudi «The Wrong Place», la chanson qui participera à la 65e édition du concours Eurovision de la chanson qui se déroulera du 12 au 16 mai à Rotterdam. Elle a été écrite avec Charlotte Foret.
Publié le 04-03-2021 à 10h52
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Drôle d’ambiance pour la présentation du titre qui représentera la Belgique à l’Eurovision en mai prochain à Rotterdam. C’est en effet par visioconférence que la chanson a été dévoilée, alors que d’habitude, la conférence de presse est un moment de fête pour les fans qui suivent l’événement avec assiduité.
Hooverphonic – qui a changé de chanteuse depuis l'an dernier en réintégrant Geike Arnaert à la place de Luka Cruysberghs – a donc pris la décision de ne pas reprendre Release me mais de proposer une nouvelle chanson: The Wrong Place (la mauvaise place). Espérons que ce titre ne soit pas prémonitoire.
Ce titre n’a pas été écrit spécifiquement pour l’Eurovision. Il est né lors d’un atelier d’écriture auquel Alex Cailler avait invité la jeune Charles, alias Charlotte Foret (Braine-le-Château), la gagnante de The Voice saison 8. Il l’a repérée après le succès de son premier single, Wasted Time.
“Nous avons entendu Johnny Cash à la radio lors d’une session d’écriture. En rigolant, nous nous sommes donné le défi d’incorporer Johnny Cash dans notre nouvelle chanson. Cela a abouti aux paroles “Don’t you ever dare to wear my Johnny Cash T-shirt”. («N’ose jamais porter mon tee-shirt Johnny Cash»). Le reste de la chanson est construit autour de cette phrase.»
Cette chanson figurait parmi un tas d’autres écrites pour un prochain album du groupe, qui devait sortir en mai prochain. «Mais elle revenait souvent en tant que candidate possible pour l’Eurovision. Il y avait quelque chose dans cette chanson qui nous a donné cette impression», avance Alex Callier.
Un brin d’humour noir
Si on retrouvait un petit air «James Bond» dans Release me, ce n’est plus le cas avec «The Wrong Place». Mais, comme souvent chez le groupe originaire de Saint-Nicolas (entre Anvers, Bruxelles et Gand), on l’imagine bien comme la B.O. d’un film.
«Les paroles sont inspirées par Lee Hazelwoodn, qui a écrit These Boots Are Made For Walkin'pour Nancy Sinatra, explique Alex. Avec en plus un soupçon de sarcasme, un peu d'humour caustique et l'attitude bien définie qui en résulte.»
Dans le clip d’ailleurs, on peut voir que l’amant qui a osé porter le tee-shirt Johnny Cash se retrouve avec la tête tranchée…
«C’est une situation reconnaissable pour certains: se réveiller à la ‘wrong place’. Cela ne doit pas nécessairement entraîner une tête coupée comme on le voit dans le clip, sourit Alex, mais Hooverphonic apprécie beaucoup l’humour noir et l’hyper stylisme.»
Le clip a été réalisé par Jan Boon, réalisateur de documentaires, qui avait déjà réalisé les clips de Badaboum et Amalfi. «Jan Boon a une fois de plus réussi à transcrire une scène d'un film inexistant en un clip magnifique. C'est un peu comme si Tarantino rencontrait Tim Burton'ou bien un conte de fées devenu réalité, estime Alex. C'est visuellement saisissant, 100% Hooverphonic.»
Geike en dehors de sa zone de confort
On le sait, Geike Arnaert préfère la discrétion. Donc quand Alex Cailler lui a dit l'an dernier, lors de sa réintégration dans le groupe, qu'il y avait le concours Eurovision cette année, elle a un peu tiqué… «Une petite voix m'a dit: Oh, oui, il y a ça…, confie-t-elle. Une attention internationale de cette ampleur est décidément en dehors de ma zone de confort.» Mais elle admet que, petite, elle suivait le concours. J'admirais les candidates belges comme Sandra Kim ou Liliane Saint-Pierre. Je les ai même imitées dans ma cour, à la maison. Le concours m'a toujours fascinée et cela a pu semer la graine qui m'a mise sur la voie de devenir chanteuse.»
Pour le taiseux guitariste Raymond Geerts, l'Eurovision renvoie au café que tenait sa grand-mère. «Il contenait tous les tubes des gagnants. La diversité du festival m'a toujours plu. J'adore vraiment No ho l'età(la gagnante de 1964, Gigliola Cinquetti) et Waterloo d'ABBA en 1974, les Belges Jean Valée, Louis Neefs et Bob Benny, et la chanson révolutionnaire pionnière Rendez-vous de Pas De Deux en 1983.»
Quant à Alex, il l’a déjà dit l’an dernier, il est fan du concours. Depuis des années, Alex Callier est fan du concours Eurovision: «Le festival est une des compétitions les plus colorées au monde qui a quelque chose à offrir à chacun. 2021 sera la première fois que je ne regarderai pas de mon canapé, et c’est assez excitant.»
En espérant que leur attitude de l'an dernier – ils avaient boudé la chanson finale commune – ne leur soit pas préjudiciable cette année lors des votes.