Éviter que l’illettrisme soit un obstacle à l’insertion sociale
L’ASBL Lire et Écrire mène deux campagnes. L’une pour conscientiser à la fracture numérique. L’autre pour mieux recruter les apprenants.
Publié le 08-09-2020 à 07h20
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La Journée internationale de l’alphabétisation a lieu ce mardi 8 septembre. Un événement qui permet de mettre ou remettre en exergue cette statistique: un adulte sur dix, en Belgique, rencontre des difficultés pour lire et/ou pour écrire.
Cette problématique représente un obstacle à l’insertion dans la société. Insertion rendue encore plus difficile par l’accélération de la numérisation, de plus en plus omniprésente dans notre quotidien.
Pour conscientiser la population et les pouvoirs publics, l'ASBL Lire et Écrire a lancé une campagne de sensibilisation en Fédération Wallonie-Bruxelles, qui se décline en quatre spots vidéo, diffusé depuis le 1er septembre. Ces spots mettent en scène une jeune femme, Rosa, qui ne sait ni lire ni écrire et qui se retrouve, du coup, dans des situations compliquées en lien avec les TCIS (technologies de l'information et de la communication). «En Belgique, une personne sur dix rencontre des difficultés pour lire et/ou pour écrire, souligne Laurie Gandibleux, chargée de projet pour Lire et Écrire Brabant wallon. Plus précisément, la Fondation Roi Baudouin révèle que 40% des Belges sont en faiblesse numérique. Ce qui signifie que ces personnes n'ont pas d'ordinateur ou alors des ordinateurs très anciens qui ne fonctionnent pas bien. Elles se trouvent démunies dans certaines situations, par exemple quand elles ont affaire aux services publics, où de plus en plus les démarches se font en ligne. Et la crise sanitaire a intensifié cette fracture numérique. C'est pourquoi il est important que cette transition numérique tienne compte des personnes en situation d'illettrisme afin d'éviter leur exclusion.»
«Sensibiliser les apprenants à franchir les portes des formations»
L'autre constat posé par Lire et Écrire Brabant wallon, c'est qu'il n'est pas aisé de rencontrer ces personnes de plus de 18 ans qui rencontrent des difficultés à lire et écrire, autrement appelés apprenants. «Il n'est pas évident, du coup, de les informer et les inviter à franchir la porte des formations que nous dispensons. C'est pourquoi nous avons lancé, pour les mois d'août et septembre, une autre campagne en Brabant wallon afin de mieux les atteindre.»
L'ASBL a préparé une capsule radio, diffusée sur les radios locales et celles de la RTBF. Elle distribue également des flyers et affiches dans toute la province pour sensibiliser et informer. «Dans les Forem, les CPAS, les centres culturels, etc. Alors bien sûr, avec des affiches, on n'atteint pas forcément les apprenants directement mais la plupart du temps, cela va nous permettre d'atteindre un de leurs proches, conseillers ou autres. Ces personnes relais vont alors jouer un grand rôle puisqu'on constate que la majorité des apprenants viennent suivre nos formations après avoir été mis au courant par ces personnes de confiance.»¦
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