Une grande fierté pour Simon Moutquin

Pour le jeune Chaumontois, la journée de jeudi a donc un côté très particulier, même si, une telle prestation de serment, ce n’est anodin pour personne.

Sollicité par les médias dès le matin, Simon Moutquin, plante le décor sur les ondes de la RTBF: «Étant homosexuel et en voyant le résultat de l'extrême droite en Flandre, on se sent heurté, personnellement, dans l'aspect de notre identité. De manière indirecte, on peut aussi comprendre de quelle manière d'autres catégories de personnes qui sont très souvent discriminées peuvent se sentir heurtées. Donc, pour moi, prêter serment de manière " normale " face à un personnage comme ça va être compliqué…»

Sans le dire, il évoque là la possible présence au perchoir de Dries Van Langenhove, un jeune élu du Vlaams Belang.

«D’autres combats à mener»

Un peu plus tard dans la matinée, il nous confie: «Prêter serment, je vais le faire. Nous sommes élus et il faut respecter les citoyens. Maintenant, je participe à ma première réunion commune Écolo-Groen avec les autres élus et nous réfléchissons à la manière de poser un acte symbolique lors de la prestation de serment».

En entrant dans l'hémicycle, le groupe Écolo-Groen décide finalement de se présenter avec des t-shirts et des badges «Choose hope over hate» («Choisissez l'espoir plutôt que la haine») alors que pour éviter tout incident, le président Patrick Dewael (Open Vld) préside la séance d'installation depuis son banc et non de la tribune (lire nos pages nationales).

Un rien hésitant lors de sa prestation de serment, Simon Moutquin avoue encore vivre une journée «où se mélangent beaucoup de choses. Je suis assez serein et je ne cache pas que le regard des autres et des proches en particulier, cela me rend très fier».

Après son élection le 26 mai dernier, il est d'ailleurs très vite descendu de son petit nuage, «en étant présent sur le terrain. On voit beaucoup de débats sur les réseaux sociaux mais de mon côté, j'ai envie de rester connecté à ce qui se passe réellement sur le terrain. Je me suis ainsi déplacé pour la cause des " blouses blanches ". Je me suis aussi inquiété du sort de la famille ouïgoure (NDLR: l'ambassade de Belgique à Pékin a demandé à la police chinoise d'expulser cette famille issue d'une minorité musulmane réprimée en Chine, qui, en attente de visas, ne voulait pas quitter l'enceinte de l'ambassade).»

Des journées déjà bien remplies: «Il faut lutter contre l'extrême droite, mais il y a tellement d'autres combats à mener…» conclut-il.