Simon Moutquin (Ecolo): «Investir sept milliards pour la mobilité»

Si je crois tout ce qui se dit en campagne électorale, Écolo va taxer à tout va pour sauver le monde, s’il n’est pas déjà trop tard.

C’est assez intéressant d’entendre ce genre de discours qui montre un parti aux abois qui n’a plus que les fake news pour s’en sortir. Mais c’est triste de voir le Premier ministre réduit à cela alors qu’il n’y a pas si longtemps, il appelait au sens critique des électeurs. Concernant notre prétendue rage taxatoire, je veux être très clair: il n’y aura pas de pression fiscale supplémentaire. Le Bureau du Plan l’a confirmé après analyse de notre programme. Alors, oui, il y aura un déplacement de la fiscalité. Les revenus les moins importants et moyens seront moins taxés. Les revenus du capital et immobilier le seront davantage. Il y aura une baisse des taxes sur les cercles vertueux comme, par exemple, l’isolation des logements.

La lutte contre le réchauffement climatique est sans surprise l’un de vos chevaux de bataille.

Il faut un contrat climat. C’est essentiel. En fait, on n’a juste pas le choix. Mais il est possible de vivre autrement et mieux. On nous parle beaucoup des voitures de société mais on aimerait que les gens puissent sortir et se déplacer efficacement en transports en commun. Il faut sortir du tout à la voiture. La voiture, c’est 20% des gaz à effet de serre, c’est des milliers et des milliers de morts chaque année. C’est un vrai problème de santé publique. C’est pourquoi nous préconisons un plan d’investissement de 7 milliards dans les transports en communs.

Quelle décision du gouvernement sortant faut-il corriger au plus vite?

Il faut au plus vite la fin de l’enfermement des enfants. Ce n’est même pas une question de politique migratoire, c’est une question de valeurs, de principes.

Quelle politique migratoire faut-il mener? Que répondez-vous à l’argument «On ne peut pas accueillir toute la misère du monde»?

Je voudrais répondre que la fin de la phrase «on ne peut pas accueillir toute la misère du monde», c’est «mais on doit accueillir notre juste part». Et on est très loin d’accueillir toute la misère du monde. La misère du monde, elle est surtout accueillie dans les pays limitrophes. Faut-il rappeler que le Liban a accueilli plus d’un million de réfugiés. Alors que la Belgique n’a même pas tenu ses engagements. Alors, il faut relativiser. Et arrêter d’agiter l’immigration comme un spectre, comme un épouvantail pour des raisons politiques. Il faut oser dire que l’immigration est une opportunité pour la Belgique, que cela a un apport positif sur le PIB.

Quel est le juste âge pour prendre sa pension?

C’est une bonne question. Ce que je remarque dans ce débat, c’est que, pour certains, l’emploi est la question fondamentale, c’est ce qui donne un sens à la vie. À entendre certains, tout tourne autour du travail. Mais nous ne sommes pas que des travailleurs, nous sommes aussi des voisins, des amis, des parents… Sur la question de l’âge de la pension, cela n’a pas de sens de demander à une infirmière de travailler jusqu’à 67 ans. Il faut vraiment se poser la question de la pénibilité pour fixer le moment de la pension.