Un conflit qui s’explique…
Mais au fond, qu’est-ce qui opposent la région wallonne et les défenseurs de la nature et de la plaine?
Publié le 23-05-2017 à 06h00
Le ministre Di Antonio doit répondre à des objectifs européens en matière d’énergie renouvelable. L’objectif fixé pour 2020 est une production éolienne en Wallonie de 2 437 GWh/an, soit plus de 450 mâts éoliens. La Wallonie plafonne à 65% du résultat escompté. Plus de 150 éoliennes devraient encore sortir du sol d’ici trois ans pour satisfaire les objectifs européens.
Mais il est de plus en plus difficile de trouver les espaces pouvant accueillir les mâts éoliens en respectant les contraintes environnementales et locales. C’est d’ailleurs sur ce point que le ministre et les opposants se confrontent en ce qui concerne la plaine de Boneffe, reconnue comme site majeur en Wallonie pour le passage et la nidification d’oiseaux: plus de 168 espèces y ont été observées dont certaines sont rares et protégées. Le problème est d’autant plus aigu que le nombre de projets de parcs éoliens en Hesbaye est proche d’un record avec plus de 174 éoliennes dans un rayon de 15 km autour de cette plaine. Ce qui fait disparaître les uns après les autres les espaces pouvant accueillir les haltes migratoires. Aucune mesure de compensation n’est possible pour protéger l’avifaune présente et en passage dans la plaine de Boneffe.
Différentes instances officielles ont remis le même avis négatif que Natagora.
Quant aux nuisances sonores et stroboscopiques, elles font l’objet des critiques des opposants depuis neuf ans: le ministre tente pourtant, de permis en permis, de justifier que les impacts sont peu importants et qu’ils seront gérés de manière à être limités. Néanmoins, les méthodes d’évaluation de ces impacts sont hasardeuses voire erronées, ce qui a par ailleurs été à l’origine du dernier retrait de permis par le ministre lui-même en mars 2017.