Les faits dénoncés : « C’est grave et trash »
Il y a un dossier «Jacques G.» sur la table du chanoine Jean-Marie Huet. «Oui, mais ces informations sont arrivées récemment, à la fin des vacances», explique celui qui est un peu à la fois le procureur et le juge d’instruction à l’évêché de Namur, dans ce genre de délicate affaire.
Publié le 24-09-2016 à 06h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FP3E2DCUJVE7BDAORQ7ODB3QL4.jpg)
«J’ai pris connaissance des plaintes et de ce qui est dénoncé. Si les faits évoqués sont confirmés, c’est très grave. Les faits sont crus, trash… On ne laissera certainement pas passer ce genre de chose si tout cela est avéré.»
Le doyen Jules Sabaux assure que de nombreux faits ont été dénoncés depuis 14 ans. «Il y a eu un litige entre le doyen retraité et Jacques G.», situe le chanoine Huet, comme pour mieux planter la toile de fond. Un conflit relationnel qui a même été traîné devant les tribunaux. Jules Sabaux avait été condamné pour diffamation à l'égard du prêtre québécois et l'un de ses confrères, en première instance, avant d'être blanchi en appel. Tout cela peut quand même laisser des traces.
«Mais j'ai seulement pris connaissance de faits de mœurs quand ils ont été dénoncés, il y a quelques semaines», insiste Jean-Marie Huet. Le chanoine-enquêteur estime qu'il dispose de peu de pouvoirs pour mener à bien ses investigations. «Je peux entendre le plaignant, les témoins, le prêtre visé… Mais je n'ai pas de pouvoir de contrainte.»
Quant aux sanctions, elles sont aussi étroitement liées à l'avancée de la procédure pénale. «Ce n'est pas évident de sanctionner avant que la décision de Justice ne tombe, il y a toujours la présomption d'innocence. Mais par contre, on a déjà pris des mesures avant l'issue du procès. On a déjà écarté un prêtre de ses missions où il était en contact avec des enfants.»
Il se peut aussi que, dans ce cas ou un autre, la Justice estime les faits prescrits. «Mais ce ne sera pas le cas pour nous. Si les faits sont avérés et reconnus, vu la gravité, même si la prescription pénale est reconnue, nous prendrons les mesures qui s'imposent.»