Une victoire française était encore possible
Une victoire française était encore à portée de mainle samedi 17 juin 1815. Mais les opérationsde la journée péchèrent par leur lenteur.
Publié le 04-06-2015 à 06h00
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Samedi 17 juin 1815. Temps sec et frais le matin. Blücher, 73 ans, contusionné la veille à la suite d’une chute de cheval, est à Mellery. Il vient de perdre 12 000 hommes à Ligny. Les Français ne déplorent que 8 500 pertes.
Napoléon a dormi à Fleurus, qu’il quitte vers 9hpour faire le tour du champ de bataille de Ligny. Vers 10 h, l’empereur apprend de Ney que les Britanniques sont toujours aux Quatre-Bras. Il ordonne à Grouchy de poursuivre les Prussiens vers Gembloux et décide pour sa part d’engager bataille avec Ney contre les Britanniques.
Wellington abuse les Français
Wellington a passé la nuit au Roi d’Espagne, une auberge de Genappe. Il se rend aux Quatre-Bras dès qu’il fait jour. Il apprend vers 7h le repli des Prussiens, ses alliés, forces sur lesquelles il comptait. Wellington décide alors de remonter sur Mont-Saint-Jean et Waterloo. Les colonnes britanniques se mettent en marche vers 10 h. Wellington reste aux Quatre-Bras jusqu’à 14h avec quelques troupes, ce qui abuse les Français.
Car en face, Ney reste persuadé qu’il a une importante force britannique face à lui. Il attend du renfort pour attaquer. Il est 14h quand Napoléon remonte vers Genappe, tandis que s’apprêtent à éclater de gros orages. Napoléon lance la cavalerie à la poursuite des Britanniques, tandis que les orages commencent à déverser des trombes d’eau sur la région. Un temps mis en fuite, les Britanniques font face et Genappe change plusieurs fois de mains. Les Britanniques font même usage de fusées, ancêtres de nos missiles, (lire ci-contre). Sans grand résultat.
Passé Genappe, les Français ralentissent la poursuite. Vers 18 h, de premiers éléments de cavalerie sont à Plancenoit et à la Haie-Sainte. Les Britanniques se sont massés sur le côté nord du vallon. Napoléon arrive, trempé, «les agrafes de son chapeau rompues par l'orage, lui donnant l'air de Don Bazile dans le Barbier de Séville», note un observateur. Napoléon examine l'ennemi à la longue-vue, fait feindre une charge de cuirassiers pour tester la situation. Quelques boulets sont échangés. La pluie n'a pas cessé, le soir tombe.
Napoléon conclut à l’impossibilité de régler le sort des Britanniques ce même soir et décide d’un cessez-le-feu. Il donne l’ordre à ses officiers de planter les bivouacs et retourne à la ferme du Caillou, à Vieux-Genappe, pour y installer son quartier général. Il se sèche devant un feu, mange avec Ney puis se couche.
La nuit sera courte, l’empereur étant constamment dérangé pour délivrer des ordres ou entendre des comptes rendus de la situation.