Un empire européen aux pieds d’argile
Comme auparavant, les troupes napoléoniennes accumulent les victoires en 1809: l’Autriche, appuyée par la Russie, attaque l’empire sans déclaration de guerre; après les défaites d’Eckmühl (22 avril); d’Essling (21 et 22 mai), et surtout de Wagram (5 et 6 juillet), elle est forcée de demander grâce.
Publié le 04-06-2015 à 06h00
Le traité de Vienne (appelé aussi de Schönbrunn) doit marquer la paix définitive (le 14 octobre), d’autant que, depuis l’année précédente, Napoléon et le tsar Alexandre sont alliés.
L’empire français est à son apogée. Il s’étend de Rome à Hambourg: il englobe un tiers de l’Italie, la France, une partie de la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, la Prusse rhénane et les territoires allemands jusqu’à l’Elbe.
Un des frères de Napoléon, Joseph, est roi d’Espagne; un autre, Jérôme, roi de Westphalie; et son beau-frère, Joachim Murat, est roi de Naples. Son mariage, le 2 avril 1810, avec Marie-Louise d’Autriche, neutralise son ancien adversaire, et la naissance d’un fils, le 20 mars 1811, assure l’avenir de sa dynastie. Pourtant, trois ans plus tard, il est abattu.
L’obsession de la revanche
C’est que le ver est dans le fruit: les sujets non français de l’Empire ne lui sont pas attachés; et le poids de la conscription le leur rend de plus en plus odieux. Et puis la Prusse, l’Autriche et la Russie, toutes forcées de s’accorder avec leur vainqueur, ne rêvent que de revanche. La Prusse, soumise à une énorme indemnité de guerre, se reconstruit une armée en secret. En Russie, appauvrie par les obstacles mis par l’Empire au commerce avec l’Angleterre et où l’idéal de liberté prôné par la Révolution française est honni, l’hostilité à l’alliance est générale, et le tsar finit par céder: dès 1810, il négocie secrètement avec le Royaume-Uni.
Les Britanniques, eux, ne se sont jamais entendus avec Napoléon. Quand ce dernier envahit la Russie, en 1812, il enclenche le compte à rebours de sa propre chute…