Bousv al : on récolte à la main
Christophe Col et ses deux associés ont reçu un coup de main de cinquante sympathisants et clients, samedi, afin de récolter des betteraves à la main.
Publié le 27-10-2009 à 10h00
Pour la troisième fois, la ferme de la Baillerie attendait des bénévoles, ces samedi et dimanche, afin de récolter des betteraves fourragères, sur un champ d'un hectare. Et malgré la météo peu engageante de samedi, 50 adultes et quelques enfants ont rallié le champ de la ferme de la Baillerie à Bousval, afin de ramasser près de 60 tonnes de betteraves à la main.
« Nous n'utilisons pas de machine car elle blesse les betteraves qui se conservent dès lors moins bien, explique Christophe Col. De plus, le ramassage à la main permet de proposer une journée, les pieds et les mains dans la terre, à des gens qui travaillent dans un bureau, durant la semaine. Nous mangeons ensemble. C'est une journée très conviviale qui crée du lien social entre le producteur et le client. »
60 tonnes
Et l'enthousiasme était au rendez-vous, puisque si deux journées étaient initialement prévues, la récolte s'est terminée samedi. « Il faut dire qu'il n'y avait que 60 tonnes . C'est une récolte moyenne, moins bonne que l'an dernier, mais ce sera suffisant pour l'hiver. » Dimanche, quelques courageux terminaient donc de rentrer les betteraves dans un hangar. Pas question de rentrer chez soi avec sa récolte, comme cela peut se faire pour les pommes de terre, ici, les betteraves serviront de complément alimentaire aux 70 chèvres laitières que compte la coopérative.
« Avec Johanne Dupuis et Camille Peeters, nous sommes trois indépendants à travailler sur 10 hectares. Un hectare consacré aux betteraves, un autre au maïs et tout le reste au fourrage vert. Et nous savons tous, tout faire, de la récolte des herbes et trèfles pour les chèvres, à la traite pour obtenir chaque année 60 000 litres de lait qui sert directement à la fabrication de fromage de chèvres. » Des fromages qui sont directement vendus sur les marchés de Wavre, d'Ottignies, de Nivelles et de Waterloo. Et la petite entreprise ne connaît pas la crise.
« La coopérative s'inscrit dans une démarche durable. L'idée consiste à produire du lait sans acheter d'aliments venant de l'extérieur, poursuit l'agriculteur. Du champ au consommateur, il y a moins de 15 kilomètres. On ne refroidit pas le lait, on ne le pasteurise pas, c'est donc intéressant d'un point de vue énergétique. Nous ne souffrons pas de la crise du lait, puisque nous pouvons fixer nos prix en fonction de nos coûts et nous vendons directement notre production au consommateur, sans passer par des intermédiaires. » À noter que la ferme a été achetée en copropriété. Elle est non seulement occupée par Christophe Col, mais aussi par quatre autres familles qui ont transformé les anciennes étables en logements basse énergie : « Il ne s'agit pas d'un habitat groupé, avec un projet commun ou une salle commune. Chacun vit chez soi, mais nous nous prêtons du matériel, nos voisins viennent parfois nous donner un coup de main, notamment pour les betteraves. Et ils souhaitent évidemment voir grandir leurs enfants dans un milieu rural. »