Sombreffe: une rave party mobilise de gros moyens la nuit du réveillon
Une rave party ayant attiré des milliers de jeunes dans un entrepôt désert du parc économique a mis les autorités sur les dents toute la nuit du réveillon.
Publié le 01-01-2023 à 11h38 - Mis à jour le 01-01-2023 à 11h43
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Soirée de réveillon hyper-festive et en grand format, samedi soir, sur le territoire de Sombreffe, mais clandestine. Que ce rassemblement drainant particulièrement un public de très jeunes gens anti-système n’ait pas été déclaré, c’est le principe d’une rave party, ou d’une free party, qui cherche à se produire en pleine nature ou dans des lieux déserts. Ses participants s’y imbibent généralement d’alcool et s’y abreuvent de musique violente underground, genre techno et hardcore. Ils recherchent la transe psychédélique ou juste une défonce bien festive.
Pour ce qui est de l’endroit désert, dans cette rurale localité de Sombreffe, il fallait bien chercher mais les organisateurs ont trouvé : dans les anciens ateliers désaffectés de l’entreprise Carwall, qui fabriquait des cabines pour engins de génie civil et qui a fait faillite en 2019. L’entreprise avait rencontré de grandes difficultés par ricochet, quelque temps après l’annonce du départ de la multinationale américaine Caterpillar.
Carwall, un endroit idéal donc pour les têtes pensantes prospectives d’une free party. Mais un cauchemar pour l’autorité communale garante de la sécurité, et pour les acteurs de terrain chargés de la préserver, pompiers et forces de l’ordre. En effet, le site de Carwall, situé dans le parc économique de Sombreffe, a dans son voisinage immédiat des entreprises Seveso, qui se distinguent des autres par la nature de ses activités liée à la manipulation, la fabrication, l’emploi ou le stockage de substances dangereuses.
La rave party sombreffoise, qui a fêté le passage de l’an neuf par des tirs de feux d’artifice n’a bien sûr pas conscience de ces risques. Les fêtards ont investi le site illégalement, et par milliers. Mission impossible de dégager un ou des responsables de cette mer humaine.
À cause de ces tirs de fusées, une équipe de pompiers a dû intervenir préventivement, à la demande de la police locale, première sur les lieux mais qui fut très mal accueillie et qui dut rapidement faire appel à des renforts de la police fédérale.
Pour clandestine qu’elle devait être pour se mettre en place, la party a par la suite manqué de discrétion. Tous les abords du site ont été pris d’assaut par des centaines de véhicules abandonnés sur les bas-côtés de la N98 et à proximité du rond-point. La police a dû se résoudre à couper cet axe important à la circulation, et à attendre. Le rapport de force étant inégal, elle n’a pas pu interrompre la soirée, ni interdire l’accès, bien après minuit, à des bandes de jeunes en recherche de grands frissons, certains trimballant des bouteilles d’alcool.