Le Bébé Signe, une manière pour parents et marmot de discuter, avant les premiers mots (vidéo)
Avant que viennent les premiers mots, le Bébé Signe rend possible la discussion entre parents et enfant. Toute une série de gestes faciles et explicites pour mettre des concepts sur les besoins et les émotions.
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Publié le 23-03-2023 à 16h22 - Mis à jour le 26-03-2023 à 16h44
"O n va enlever la couche, couche, couche, pour prendre le bain, se laver la frimousse, mousse, mousse, mousse, le ventre et les mains…" Sur l’air traditionnel de La pêche aux moules, la Vitrivaloise Virginie Heusling, alias Pachamama, met du cœur à l’ouvrage. Ce samedi-là, ça gazouille pas mal à l’étage du magasin La folie du bébé, à Auvelais, où un atelier collectif de Bébé Signe est proposé.
Car si l’on devine bien quand le bambin a soif, froid, ou est fatigué ; le reste de ses borborygmes, de joie comme de rage, reste souvent un mystère jusqu’à l’âge des premiers mots. Ce jeu de devinettes, parfois à côté de la plaque, peut s’avérer frustrant, d’un côté comme de l’autre, crise et pleurs à l’appui. Pourtant, bien avant l’inédit "maman" ou "papa" qui comblera de joie la famille et créera un précédent, lançant le moulin à paroles, tout un système de communication peut se mettre en place: par le geste et le concept.
La curiosité est une bien jolie qualité

" Le développement psychomoteur est plus rapide que celui de la parole. On peut dès lors s’appuyer sur les compétences naturelles du nouveau né. Il n’y a pas de miracle mais cela lui permet de se sentir compris tout en diminuant les crises.", sourit Virginie, ancienne enseignante d’Anglais en 5e et 6e primaires venue dans le secteur de la périnatalité, par la massothérapie notamment.
Il faut dire qu’après quelques semaines, seulement, le tout-petit s’avère être un fin observateur du monde des grands, curieux et reproduisant ce qu’il en capte. Brèche dans laquelle se sont engouffrés des spécialistes américains et canadiens dès les années 80, pour nouer le premier contact par le regard et les mouvements.

Chez nous, si des vidéos sur internet permettaient à qui veut de se former à des systèmes parfois très différents les uns des autres (et incompréhensibles d’une famille à l’autre), c’est seulement en 2019, qu’une langue Bébé Signe a été rendue uniforme en Belgique. Sur base de la Langue des Signes officielle en Belgique francophone. " Sans en utiliser la grammaire, trop complexe pour des bambins. En réalité, pour la soixantaine de mots que nous proposons, 75% viennent directement de la langue des signes de Belgique francophone. Les autres ont dû être simplifiés." De trois signes pour désigner un chien, on est ainsi passé à un, sans équivoque et plus accessible aux mini-nous: la queue de Médor qui bat tant il est heureux.
Pas bouche cousue
Face à la formatrice du jour, Amalia est tout sourire. Âgée d’un peu plus de deux ans, elle porte une pathologie dont souffrent seulement trois personnes au monde et qui retarde son développement. Sa maman, Guénaëlle, remue ciel et terre pour la faire progresser et le Bébé Signe apparaît comme une nouvelle arme, bienvenue, pour enrichir l’interaction.
Une expérience de vie qui contrecarre la question à laquelle Virginie doit souvent répondre: pratiquer le Bébé signe risque-t-il de retarder le langage ? "Aucune crainte à avoir, c’est un outil de transition, qui ne va pas remplacer l’acquisition du langage, mais va permettre à l’enfant d’exprimer ses besoins, ses envies, ses émotions autrement qu’en pleurant ou en se mettant en colère. D’ailleurs, on ne signe pas devant la bouche pour permettre de suivre les lèvres." Pas question, donc, de jouer au roi du silence, que du contraire, il faut qu’il y ait de la vie et des sons. "Ça doit être ludique et interactif. Après avoir capté l’attention, le geste est toujours associé à la parole, à l’articulation. On joue sur l’intonation, la rythmique. On peut aussi répéter le signe selon le nombre de syllabes composant le mot. “Tutute”. Il faut trouver le juste milieu: ni trop de gestes, ni pas assez, pour ne pas surinformer l’enfant. " Par contre quand le concept s’y prête, on peut adjoindre un complément: le bruit du camion, le cri du lion… Et le tout peut être mis en chanson, mobilisant toutes les parties du corps.
Mais avant d’aller plus loin, trois mots cruciaux composent le b.a.-ba de bébé: “manger”, “du lait” et “encore”. "Dans l’apprentissage, il faut se focaliser sur ces trois premiers signes. Mais rien n’empêche d’utiliser tous les autres dans des moments de jeu, de bain ou d’histoire avant de s’endormir. "
Prochain atelier le 22/04 (inscr. obl.). Infos: Pachamama sur Facebook ou le site du réseau Bébé Signe Belgique bebesigne.be/