Expulsion à Sambr’Habitat: "Pour nous, c’est un échec sur le plan humain"
Lundi, les services de Sambr’Habitat (Jemeppe et Sambreville) ont procédé à l’expulsion de locataires. Pas de gaieté de cœur, évidemment. Le bout d’un long processus judiciaire que la direction aurait préféré éviter.
Publié le 20-03-2023 à 19h11
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"Tout a été mis en œuvre pour éviter cette expulsion, soupire Ann-Catherine Oddie, directrice de Sambr’Habitat. Malheureusement, les locataires n’ont pas voulu saisir la main que nous leur avons tendue." Lundi, une équipe de la société de logements publics de Jemeppe et Sambreville s’est chargée de récupérer un appartement. Il était vide. "Les locataires ont déposé les clés dans notre boîte aux lettres ce week-end. Il n’y a donc pas eu de contact ce matin. Personne n’a envie d’en arriver là car la volonté de notre société, c’est de fournir un toit à celles et ceux dans le besoin avec un loyer adapté à leurs revenus."
Malheureusement, comme pour un propriétaire privé, certains contrats de bail ne se passent pas comme prévu. "Nous ne laissons pas pourrir la situation. Depuis que je suis directrice, en 2015, j’ai mis en place une procédure pour entrer rapidement en contact avec les locataires. Tout le monde peut éprouver des difficultés mais il faut que ces personnes acceptent d’expliquer leurs problèmes pour tenter de trouver une solution. Si elles ne font pas preuve de bonne volonté, nous leur envoyons deux rappels puis une mise en demeure par courrier simple et recommandé. Si toutes nos tentatives de prise de contact restent sans réponse, nous transmettons le dossier à notre avocat pour assigner les locataires en justice de paix."
Le nombre d’expulsions reste toutefois limité à Sambr’Habitat. Entre 2020 et 2022, sept personnes ont été obligées de quitter les lieux suite à un jugement. Il s’agit donc de cas isolés. "Une expulsion signifie, pour nous, que nous n’avons pas réussi à trouver une solution à l’amiable. C’est un échec sur le plan humain. Heureusement, dans la majorité des cas, nous trouvons un terrain d’entente et obtenons des garanties de remboursement."
Plusieurs milliers d’euros
Pour les dossiers plus problématiques, ceux-ci se terminent devant la justice de paix. Mais même si la société de logements publics obtient gain de cause, ce n’est pas pour autant qu’elle récupère la somme des loyers impayés. "La procédure est toujours la même: nous envoyons le dossier à un organisme de créance qui se charge de récupérer la dette. La plupart du temps, ce sont des petites sommes prélevées chaque mois. Dans d’autres cas, nous ne récupérons rien car les locataires ne sont pas solvables. Ce sont des procédures énergivores tant pour nos équipes que les locataires. Il peut se passer plusieurs années avant de procéder à l’expulsion. Chaque mois supplémentaire, c’est un loyer impayé en plus."
Pour éviter ces cas de figure, Ann-Catherine Oddie invite tous les bénéficiaires de Sambr’Habitat en difficultés à prendre contact avec les services. "Nous avons mis en place une procédure depuis 2015 pour soutenir, diriger ces personnes vers les bons services (voir ci-contre). Nous avons également mis en place des maraudes pour établir un contact avec les locataires. Certaines personnes n’oseront jamais nous contacter de leur plein gré. C’est pourtant la meilleure façon d’éviter les ennuis."