Pas de grand feu à Falisolle: "S’il y avait un risque, je serais déjà mort"
Pour la deuxième année, les pompiers ont remis un avis négatif pour l’organisation du grand feu ce week-end. Michel Rosart, président du comité des fêtes, fulmine.
Publié le 22-02-2023 à 19h00
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Depuis une semaine, Michel Rosart, le président du comité des fêtes de Falisolle, brûle une bougie sur le lieu historique du grand feu du village. Une façon de rendre hommage à la disparition du bûcher mais aussi pour capter l’attention, voire titiller un peu les nerfs, des autorités communales et du responsable des pompiers Val de Sambre, le colonel Marc Gilbert. "Chaque soir, je pose ma bougie à côté de la conduite. Elle se situe à quelques centimètres de la conduite de gaz qui est la raison principale de l’interdiction de la tenue du grand feu. Je fais une photo, je l’envoie au bourgmestre et à l’échevin des festivités pour prouver qu’il n’y a pas de risque. S’il y en avait un, je serais mort."
Dans leur dernier rapport, le colonel Marc Gilbert et son équipe de prévention ont indiqué qu’il existait un risque de microfuite de gaz et, par conséquent, d’explosion sur le site du grand feu de Falisolle. Le comité des fêtes a donc reçu l’interdiction donc d’y brûler quoi que ce soit. "Je fais partie de l’organisation de cet événement depuis 1979. Il n’y a jamais eu d’incendie même en présence de cette canalisation de gaz. J’ai posé la question à Fluxys, le gestionnaire du réseau, qui me certifie qu’il n’y a aucun souci pour autant que le bûcher se situe à plus de 5 mètres. C’est le cas depuis près de 50 ans !"
Le grand feu, raison d’exister des Têtards
Michel Rosart se bat pour faire renaître la tradition dans le village. Il ne comprend donc pas cette interdiction des pompiers alors que cette conduite est présente sur le site depuis de nombreuses années et qu’il n’y a jamais eu de problème. Pourquoi maintenant ? "Je suis donc occupé, avec mes bougies, à prouver qu’il n’y a aucun danger." Le président indique également qu’il n’y a pas d’autres endroits à Falisolle pour maintenir le grand feu. Il y a eu des contacts avec un fermier pour l’organiser dans une prairie mais ce dernier a refusé. "Le problème, dans notre village, c’est qu’il y a de plus en plus de constructions et, par conséquent, de moins en moins de grands espaces vides."
Comme l’an dernier, le président organisera tout de même le brûlage de bonhomme hiver samedi soir. "Pour perpétuer la tradition en attendant de trouver une alternative pour notre grand feu." Les Falisollois sont attendus samedi à 20h rue Vigneron en compagnie des derniers mariés du village qui auront la lourde tâche de brûler l’hiver. "Cette décision des pompiers réduit en cendres la raison de vivre de notre groupe folklorique, les Têtards de Falisolle. Il a été créé pour le grand feu. C’était leur rendez-vous de l’année le plus important. Quel est donc encore leur intérêt d’exister ?"