Sambreville : quand Ecolo ne veut plus parler à Luperto
Si le titre rime, le clash s’est réellement produit lundi soir. En cause, une facilité de parking accordée aux aides familiales.
Publié le 25-01-2023 à 10h29 - Mis à jour le 25-01-2023 à 10h30
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Le chef de file Écolo au conseil repose son micro. Il n’a plus envie de parler avec eux. Eux, c’est la majorité PS, c’est son chef de file Jean-Charles Luperto. C’est l’échevin de la Mobilité Nicolas Dumont.
Jean-Luc Revelard est soufflé par la réponse que vient de lui donner le responsable politique de la mobilité à propos de sa demande d’accorder aux aides familiales une carte de stationnement qui soulagerait ces dévouées de la pression du "parking" payant en centre-ville, du contrôle en découlant et du risque d’un PV (pour les distraites). "Alors qu’elles ne sont pas les mieux rémunérées", elles doivent subir le désagréable porte-à-faux d’un horodateur ou de leur disque bleu.
En octobre, l’écologiste avait proposé au collège d’assimiler ces précieuses aidantes à des médecins généralistes, des infirmières ou des kinésithérapeutes qui, eux, disposent de cette facilité sur le pare-brise. La tranquillité d’esprit n’a pas de prix.
Il lui avait été répondu que cette faveur communale est exclusivement accordée aux prestataires de soins à domicile dotés d’un numéro Inami (que les aides familiales ne possèdent pas). Cependant, la majo avait suggéré d’interroger Cityparking – à qui Sambreville a délégué via une convention la gestion du stationnement – quant à la faisabilité de cette nouvelle exception. Ce qu’il n’a pas fait.
La majorité, après réflexion, avait invité les aides familiales à préférer le vélo à la voiture. Le "vert" avait mis cette réponse maladroite sur le compte de la plaisanterie. Or, c’était sérieux.
Un subit tout à la voiture
Prenant des nouvelles de l’état de sa requête (avez-vous interrogé le concessionnaire ?), l’échevin de la Mobilité a récidivé, non sans avoir préalablement interrogé le CPAS, duquel dépendent les aides familiales. Il ressort que, depuis 2019, seuls 2 cas d’amendes administratives pour temps de stationnement dépassé leur ont été rapportés. Un cas tous les deux ans ! Pas de quoi remettre en cause le système actuel. Et Nicolas Dumont d’abattre ses cartes contre l’octroi de cette faveur: les aidantes restent chez les bénéficiaires entre 2 et 4 heures ; elles sont indemnisées pour l’utilisation professionnelle de leur véhicule ; elles peuvent gérer leurs stationnements au moyen de l’appli City Parking. Enfin, le cas échéant, elles sont remboursées de ces frais.
Par ailleurs, "accorder cette carte serait discriminatoire vis-à-vis de nombreux autres travailleurs également confrontés à devoir se stationner à quelques centaines de mètres de leur lieu de travail." L’échevin saisit l’occasion pour piquer Écolo, et "s’étonner de son souhait d’encourager subitement le" tout à la voiture. " Bref, demande non pertinente rejetée.
Le subit "tout à la voiture fait mal". "Comment pouvez-vous imaginer que ces travailleuses à domicile puissent faire ça autrement qu’en voiture. C’est méconnaître leur travail. Elles devraient prendre leur matériel sur leur vélo ? Enfin, dire qu’Écolo est pour le tout à la voiture, c’est proprement scandaleux."
« J’arrête, vous m’énervez »
Scandaleux ? Non, pour Jean-Charles Luperto: " Il nous semble que vous considérez que l’aide familiale devrait se garer devant la maison du bénéficiaire. Mais la personne invalide, c’est le bénéficiaire, pas l’aide familiale (qui, elle, peut donc marcher 20 mètres).
L’élu écolo, indigné: "Je pense que je vais arrêter là. On ne sera jamais d’accord sur le sujet."
Jean-Charles Luperto avoue être ébahi de l’approche d’Écolo de la mobilité dans le cadre du travail. "À ce tarif-là, on peut l’appliquer à beaucoup de corps sociaux. Honnêtement, au nom de quoi devraient-elles se garer juste en face de la maison du bénéficiaire ?"
Écolo: "Au nom de quoi un kiné peut l’avoir et pas une assistante familiale ? Quelle différence ? Un kiné peut aussi marcher. J’arrête. Vous m’énervez."
Jean-Charles Luperto: "Ça, je peux vivre avec. Mais vous nous faites une tempête dans un verre d’eau. Il n’y a eu que 2 problèmes en 4 ans. Ce n’est pas massif. On vous dit en plus qu’on a démarché la police pour leur demander de la souplesse. Je ne sais pas où est le problème, sauf à vouloir en créer."
Le président du CPAS, Vincenzo Maniscalco: "Deux cas seulement au CPAS. D’où vient votre information que le problème serait plus grave, que d’autres seraient concernées ?"
Il est expliqué à l’élu fâché que c’est le nombre d’heures passées chez le bénéficiaire qui diffère. Un kiné vient 20 minutes. Une aide familiale entre 2 et 4 heures, ce qui change tout en termes de rotation de stationnement. De surcroît, pas de numéro Inami du fait qu’une aide familiale n’est en aucun cas une soignante.
Le bourgmestre: "De nous deux, je ne suis pas certain que ce soit vous qui perceviez le mieux la réalité de leur travail." Cruel, alors qu’il nous revient que tous les prestataires de soins ne demandent pas cette carte de stationnement forfaitaire, qui coûterait quand même 150 € par an. Tout ça pour ça.