Sambr’Habitat: l’équipe Sambr&Vous aux petits soins des locataires
Depuis la crise sanitaire, un service technico-social a été mis en place par Sambr’Habitat. Son nom ; Sambr&Vous. Découverte d’une équipe précieuse et inédite au service des locataires.
Publié le 04-01-2023 à 18h05 - Mis à jour le 05-01-2023 à 15h48
En parallèle de la gestion des 1500 logements publics sur Sambreville et Jemeppe, la société Sambr’Habitat a mis sur pied une équipe technico-sociale appelée Sambr&Vous durant la crise sanitaire. Trois personnes, Pauline Lebacq, Pascal Millet et Céline Robaux, sont en contact permanent avec les locataires, bénéficiaires. Ils effectuent des maraudes au quotidien pour établir et garder un lien social précieux. "Nous venons en aide aux locataires submergés par diverses problématiques sociales, administratives, financières et matérielles, commente Pauline, assistante sociale. Ce sont rarement les personnes en difficulté qui nous contactent. La plupart du temps, nous sommes interpellés par la régie ouvrière de Sambr’Habitat, le CPAS et, évidemment, la famille." C’est, en d’autres termes, un accompagnement psychosocial. " Notre volonté est d’aider ces personnes, de leur sortir la tête de l’eau, ajoute Pascal Millet, éducateur spécialisé.
"Un autre objectif, c’est également d’éviter d’importants frais de remise en état des lieux à Sambr’Habitat (voir ci-contre)."
Les services proposés sont divers: du coup de main pour une réparation technique en passant par les conseils pour le tri ou pour désencombrer ainsi qu’une réorientation vers les services adéquats comme le CPAS. "Ces aides sont accompagnées dans tous les cas d’un apprentissage, qu’il soit technique ou administratif. Notre travail continue après notre intervention pour éviter que les bénéficiaires ne retombent dans les problèmes."
En permanence sur le terrain
L’équipe sociale de Sambr’Habitat est donc constamment sur le terrain pour prévenir d’éventuels problèmes. "Dans le cadre du plan de rénovation de nombreux logements, nous frappons aux portes pour avertir les locataires des futurs travaux. Nous en profitons pour discuter, poser des questions concernant leur situation et s’ils n’ont pas besoin d’aide. Cette façon de travailler a permis à certains de se libérer, d’exposer leurs problèmes, de dire qu’ils ne s’en sortaient plus. Le fait d’être des travailleurs sociaux aide clairement à établir la communication et la confiance. Les gens comprennent que nous ne sommes pas là pour les juger mais pour les accompagner."
L‘état d’un logement est, dans de nombreux cas, une photographie de la situation sociale du locataire. "Il y a plein d’indices qui nous permettent de voir tout de suite s’il s’agit, par exemple, d’une personne isolée, indique Pauline Lebacq. L’un des problèmes récurrents, c’est l’encombrement. Et l’hygiène aussi. Nous leur proposons alors notre aide pour les accompagner, pour leur fournir un apprentissage au quotidien. Ça commence par le tri des déchets jusqu’au nettoyage complet de la maison."
Une équipe inédite
Cette équipe sociale est inédite par rapport à ce qui existe dans les services sociaux traditionnels. "D’habitude, c’est la personne dans le besoin qui doit appeler à l’aide, commente la directrice de Sambr’Habitat et créatrice du service, Ann-Catherine Oddie. Nous, nous allons plus loin. C’est notre équipe qui entre en contact avec les locataires."
Par ces contacts, apprentissages et conseils, l’équipe Sambr&Vous espèrent réussir à remettre ces locataires sur le droit chemin. "Aujourd’hui, nous sommes dans un monde ou les gens ne savent plus vers qui se tourner en cas de pépin, ajoute la directrice. Ils ne savent même plus par où commencer, à quelle porte frapper. Avec Sambr&Vous, nos locataires savent à qui ils peuvent s’adresser mais aussi qu’ils peuvent leur faire confiance." Un contact précieux pour prévenir les problèmes mais aussi pour éviter que les locataires de Sambr’Habitat ne s’enlisent dans une spirale négative et sans fin.
Logements insalubres: des frais importants avant la rénovation
Sambr’Habitat n’a pas toujours la chance de récupérer ses logements dans un bon état. D’importants frais doivent être alors engagés, ce qui retarde l’arrivée de nouveaux bénéficiaires.
Un logement social, comme aime le répéter le président de Sambr’Habitat, Cédric Jantot, c’est une chance pour les bénéficiaires. Les chiffres en attestent puisqu’aujourd’hui, 1 200 personnes sont dans l’attente d’un toit appartenant à la société de logements public. "Certains locataires s’en rendent compte et nous rendent leur habitation dans le même état que lorsqu’ils ont commencé à le louer, il y a vingt ans. Malheureusement, ce n’est pas la norme." Plus les travaux de remise en état son important, plus il faut du temps pour remettre le bien en location. Ce sont donc les futurs bénéficiaires qui paient les pots cassés. Certains sont sur liste d’attente depuis plusieurs années.
Pour se rendre compte des différents états et du boulot pour les équipes, Ann-Catherine Oddie, la directrice, et Cédric Jantot (PS), président, ont ouvert la porte de différents logements. Les apparences sont parfois trompeuses.
Pour la première maison, elle était habitée depuis plusieurs années par une personne seule. Lorsque celle-ci a remis les clés aux responsables, ces derniers ne s’attendaient pas à tomber sur un logement saccagés. "Il n’y a pas eu de contact direct avec la personne. Elle a remis les clés dans notre boîte aux lettres, indique la directrice. Malheureusement, dans ce cas précis, nous sommes face à un problème de santé, sans doute le syndrome de Diogène." Mais comment cette personne a pu passer sous les radars et ce malgré la présence de l’équipe sociale ? "L’équipe n’est composée que de trois personnes pour s’occuper de… 1 500 logements, commente Cédric Jantot. Il est impossible de rendre visite à tous les locataires sur une année. De plus, ce locataire n’a jamais sollicité de l’aide. Les voisins n’ont également rien remarqué. C’est une triste histoire de vie."
Et si Sambr’Habitat avait pu intervenir, il faut encore que la personne donne accès à son logement. "Ce qu’elle aurait pu refuser sauf si nous obtenons une autorisation d’un juge." Pour ce logement, il faudra au minimum un an de travaux pour la remise en état et la rénovation avant qu’il ne soit remis sur le marché. "Notre service enverra une facture à cette personne pour la remise en état du bien, ajoute la directrice. N ous ne le faisons pas de gaieté de cœur mais c’est la procédure. Malheureusement, de nombreuses personnes sont insolvables et donc, nous ne récupérons rien."
10 000 € au minimum
Un peu plus loin, un autre bien est à rénover. À première vue, il a juste besoin d’être rafraîchi. "Sauf que les locataires se sont approprié le logement. Ils ont carrelé par-dessus, construit des meubles en pierre, une véranda qui n’est pas réglementaire et même une volière dans le jardin. C’était peut-être à leur goût mais ils n’ont pas respecté les règles de base du contrat de location. Là aussi, nous évacuerons le tout avant de leur envoyer une facture."
Par logement, la société investit environ 10 000 € dans la rénovation. "Sans compter les surcoûts éventuels comme ceux que nous venons de mentionner." Ils sont ensuite transformés pour être au goût du jour et respecter les nouvelles normes au niveau incendie et électrique. "C’est un travail, à chaque fois, de longue haleine pour toutes nos équipes."