Sambreville: entrer dans la danse avec Strauss et ses frères
Depuis 1988, Sambreville ouvre l’année nouvelle avec un concert Strauss. Cette fois, le programme fait la part belle à la famille Strauss
Publié le 29-12-2022 à 21h00
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C’est le 13 janvier prochain que les premières notes des valses de Strauss prendront possession du centre culturel de Sambreville. Et en l’occurrence, il faudrait parler des valses des Strauss, tant certains membres de cette famille ont été de brillants compositeurs et ont marqué de leur empreinte la valse viennoise. "Le sujet des trois frères Strauss qui est développé cette année concerne la relation qu’avaient les deux autres frères de Johann Strauss fils avec la musique", explique Giovanni Votano, à la manœuvre depuis 1988. Plus jeunes, leur rapport au père n’était pas aussi conflictuel que ceux de leur frère aîné. Celui-ci voulait prouver à son père qu’il était digne de lui et en même temps, il devait lutter pour se faire une place par rapport à lui. Quant aux deux autres frères, Joseph et Édouard, ne se sentaient pas l’obligation de se couler dans la trace de leur père. Ils avaient d’autres centres d’intérêt et d’autres ambitions que la musique. A priori, leur frère aîné ayant embrassé la même carrière que leur père, la continuité était assurée.
Un burn-out pour Johann
C’était sans compter avec le succès incroyable que Johann (le fils) connut rapidement et qui engendra la haine de son père, qui s’est senti menacé dans sa notoriété. Harassé par un travail incessant, Johann Strauss fils a été victime de ce qu’on appellerait aujourd’hui un burn-out. C’est là que, par fidélité à leur frère, Joseph et Édouard mirent une sourdine à leur vie personnelle pour répondre à l’appel à l’aide de leur frère aîné. "Une fois ce pas franchi, ils s’aperçurent qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible. Il y avait tant de concerts, tant de bals, tant de tournées à honorer que chacun s’est retrouvé à la tête de son propre orchestre pour lequel il fallait, tel un ogre insatiable, nourrir de musiques nouvelles", détaille Giovanni Votano. Celui dont l’histoire a retenu le nom plus que celui de son frère est Joseph, l’autre "J" Strauss. Sa musique joyeuse, inventive, primesautière, ravira le public autant que celle de Johann. Sa carrière sera quasi du même niveau et, tel Icare, il se brûlera les ailes au soleil de la renommée dans un total épuisement.
Avec Bizet et Offenbach
Pour sa part, Édouard, sans doute un peu plus fragile et peut-être un peu moins doué, connaîtra la fin de cette ère débridée précédant la première guerre mondiale, à un moment où cette musique connaît son déclin, en même temps que de plus en plus de musiciens cherchent à ravir la place aux Strauss. "À la mort de son frère, il s’aperçoit que sa famille a dilapidé toute sa fortune. Il écrit ses mémoires en 1906, mais durant trois jours d’octobre 1907, dans une crise délirante, il brûle une grosse partie des archives, des manuscrits et des documents de toute sorte de ses frères. Les historiens considèrent ce geste comme un des plus grands autodafés de l’histoire de la musique", assure Giovanni Votano. Bien évidemment, il n’y aura pas que cette saga qui occupera le public sambrevillois. La musique sera omniprésente: outre les valses et opérettes des Strauss ( Le beau Danube bleu ; La chauve-souris ; Champagne polka.). Bizet et Offenbach apporteront aussi leur magie musicale.
Représentations le vendredi 13 janvier à 20 h, le samedi 14 janvier à 15h et 20h et le dimanche 15 à 16 h. Places 18 €, réservations au centre culturel de Sambreville à partir du 3 janvier, du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 13h à 15 h.