À Auvelais, pour le Parc des générations, la voie est désormais libre
Une première fois déboutés par le gouvernement wallon, deux riverains s’opposant à l’aménagement du Parc des générations ont perdu devant le Conseil d’État. Tous leurs moyens de défense y ont été jugés peu sérieux.
Publié le 06-10-2022 à 10h27
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Cette fois, l’horizon s’éclaircit définitivement à la création, dans le quartier "Le Voisin", à Auvelais, du Parc des générations. Par contre, pour les deux riverains qui s’y opposaient, afin de préserver leur quiétude, les poires semblent bien cuites. Ils enchaînent les galères. Après avoir été déboutés une première fois en juillet, par le gouvernement wallon, il leur restait à abattre une ultime carte, celle du Conseil d’État, l’instance judiciaire qui ne met sous la loupe que le respect des procédures. Et, in fine, celle-ci a balayé leur défense.
Ces deux citoyens jusqu’au – boutistes y ont attaqué le permis unique octroyé à Sambreville par la Région, le 15 mars dernier, afin de transformer l’ancien parc ORES, abandonné depuis longtemps, en parc public et récréatif destiné aux familles. Leur avocat a invoqué l’extrême urgence pour introduire une requête de suspension du permis, mais dans le cadre plus large d’un recours en annulation qui, lui, n’est pas suspensif. Annuler un permis exige en effet une procédure beaucoup plus longue qui suppose donc, dans un premier temps, de le suspendre.
Les deux riverains y ont défendu cinq moyens, déjà développés devant le gouvernement wallon. D’abord, l’incompatibilité de ce havre de verdure, classé en zone verte, avec un parc public, étant entendu que ce dernier invitera les citoyens à un panel d’activités de détente, comme jouer au tennis, taper la boule, pique-niquer, déguster un café, promener son chien dans un dog park, etc.
L’avocat des riverains a encore vu en ce projet de recyclage d’un parc une atteinte au premier rôle d’une zone verte: conserver et régénérer la nature. Ainsi qu’une atteinte au cadre de vie. Actuellement baignée de silence, la zone verte va être aménagée pour accueillir des citoyens en quête de distractions sous le couvert de ce poumon verdoyant. Forcément, ils troubleront la sérénité des lieux et, par ricochet, la tranquillité des riverains de la rue du Voisin, habitués à n’y entendre que des chants d’oiseaux.
On inaugure en 2024
L’auditeur avait été sensible à quelques moyens, et demandé en conséquence la suspension. Mais, contre toute attente, il n’a pas été suivi par les conseillers.
Dans son arrêt, le Conseil d’État a estimé que les riverains requérants ne disposaient d’aucun moyen sérieux, rien de moins, pour suspendre le permis. La demande de suspension étant rejetée sur toute la ligne, les riverains disposent d’un délai de 30 jours, à dater de la signification de l’arrêt, tombé vendredi, pour demander la poursuite de la procédure en annulation.
Il semble cependant que les dés sont jetés. Huit ou neuf fois sur dix, le Conseil d’État ne change pas d’avis.
La voie est donc libre au projet. L’entrepreneur a commencé à installer le chantier, qui commencera par le lot 2, à savoir le désamiantage puis la destruction du pavillon originel en béton, deux fois incendié et non restaurable.
Au même endroit sera assemblé un pavillon en éléments préfabriqués, de taille plus modeste car dépourvu d’un étage. Cette structure plus légère, dotée de salles de réunion et de séminaire, devrait être achevée au printemps 2023. Quant à l’aménagement du parc et de ses multiples infrastructures à vocation sportive et culturelle, dont la construction d’un amphithéâtre et d’un parking, le délai d’exécution est fixé à la fin 2023.
Ce projet à 3 millions, siglé Feder, c’est-à-dire largement subventionné par le Fonds européen de développement régional, dans son programme 2014-2020, sera inauguré courant de 2024. Si les riverains poursuivent la procédure de recours en annulation, qui n’est pas suspensive rappelons-le, il apparaît inimaginable que Sambreville soit contrainte de remettre le site dans son pristin état et de démonter ses propres travaux, fraîchement réalisés.