Alcool, drogue, délit de fuite… la police a sévi à Sambreville
Vendredi soir au Pré des Haz, la zone de police Samsom a organisé un contrôle FIPA. Immersion au cœur d’une opération qui a eu son lot de conducteurs sous influence.
Publié le 23-01-2022 à 17h42
Sur le coup de 20h. polices locale, fédérale et de la route étaient réunies pour cette action coordonnée Full Integrated Police Action (FIPA) dans le cadre de la campagne BOB, qui cible surtout l'alcool et la drogue au volant. "Il y a plusieurs contrôles comme ceux-là sur l'année mais le Covid a joué sur leur fréquence, commente l'inspectrice principale, aspirant commissaire de police, qui coordonne les opérations. Ça reprend tout doucement et toujours avec les règles qui s'imposent comme le port du masque et de gants."
Il feint de s’arrêter et fuit
La soirée commence assez calmement. La question aux automobilistes qui se font arrêter est toujours la même: "Avez-vous consommé des boissons alcoolisées?" Beaucoup répondent par la négative et d'autres avouent franchement qu'ils ont bu un petit verre (ou plus). Dans ce dernier cas ou au moindre doute, ils sont invités à se ranger sur le côté pour un contrôle. "Avant le Covid, on utilisait des samplers (pré-test rapide détectant la consommation d'alcool, NDLR). Mais comme le conducteur doit expirer de l'air, on ne l'emploie plus actuellement, explique un inspecteur de la police fédérale de Namur. C'est donc au feeling que l'on envoie les conducteurs passer un éthylotest." Un premier conducteur en fait les frais. Il affiche un taux de 0,63 mg/laae (milligramme par litre d'air alvéolaire expiré). "Ça semble un peu plus qu'un seul rhum-coca comme il le prétend", confie un agent. Un procès-verbal est directement transmis au parquet et il ne pourra plus conduire durant six heures. Deux milligrammes de plus et c'était un retrait de permis immédiat pour 15 jours. Sa femme n'ayant pas le permis, le couple a dû faire appel à un taxi pour regagner ses pénates.
Quelques minutes plus tard les policiers repèrent un "véhicule nébuleux" comme ils disent: une Volkswagen Golf grise aux vitres teintées, sans calandre, occupée par deux jeunes hommes. À la question habituelle, le conducteur répond qu'il n'a rien bu. Mais les policiers sentent que quelque chose n'est pas net. "Trop poli pour être honnête", nous glisse l'inspecteur. La voiture est invitée à se parquer pour un contrôle plus approfondi. Mais le conducteur ne fait ni une ni deux. Il fait mine de se garer puis accélère et part en trombe dans la nuit. En quelques secondes, un véhicule de police part à ses trousses mais c'est déjà trop tard. "Ça aurait pu être dangereux", nous dit-on. Le délit de fuite n'a heureusement touché personne mais il fait râler les agents, regrettant l'absence d'une herse qui aurait été bien utile dans ce cas. "Ça sera évoqué dans notre débriefing", indique l'inspectrice principale. Avec la description du véhicule et l'immatriculation partiellement relevée, elle envoie directement un "broadcast" par radio pour le signaler à toutes les zones de l'arrondissement judiciaire.
Cannabis et matraque
Le contrôle se poursuit toutefois tranquillement mais les policiers ont à peine le temps de se rendre compte du froid piquant (le thermomètre affiche 3 degrés) qu’un autre véhicule est invité à se garer sur le côté. Cette fois, le conducteur est positif non seulement à l’alcool mais aussi au THC. Il ne nie pas être consommateur. Du cannabis et une matraque seront découverts dans sa camionnette.
Avec ce contrôle à Tamines et un autre effectué un peu plus tôt à Falisolle, la journée de vendredi a été fructueuse. Mais comme le rappelle la police, le but n'est pas de "verbaliser à tire-larigot" mais de conscientiser les conducteurs sur la gravité d'une conduite sous influence. Un accident mortel sur quatre est dû à l'alcool.
La soirée se finira sur une note positive: les lascars qui avaient fui ont fini par être repérés. Le conducteur ne serait pas inconnu des services de police. "Quand on fuit comme ça, c'est qu'on a plus à cacher. Quelque chose qui va parfois au-delà d'une consommation d'alcool ou de drogues", conclut l'aspirant commissaire.
Davantage de stupéfiants
Sur 27 véhicules contrôlés vendredi, 5 conducteurs étaient sous influence d’alcool (dont 2 aussi positifs aux stupéfiants).Trois autres étaient positifs aux stupéfiants uniquement. Huit PV judiciaires ont été dressés pour possession de drogues (ecstasy, speed, THC) et d’armes (matraques). Sur les 112 véhicules contrôlés samedi, il y a eu 3 PV pour alcool avec retenue du permis de conduire pour 6h et 5 PV pour drogue au volant avec un retrait immédiat du permis pour 15 jours. Peu importe la quantité de drogue détectée, le conducteur écope toujours d’un retrait immédiat du permis de 15 jours. Par ailleurs, samedi, un véhicule a été contrôlé avec une quantité de drogue trop importante pour une consommation personnelle. Un dossier judiciaire a été ouvert avec privation de liberté et saisie de la drogue, de l’argent et du véhicule.
Sur la zone Samsom, la tendance est à la baisse concernant l’alcool au volant. Par contre, il y a clairement une hausse de la conduite sous l’influence de stupéfiants: 24 cas en 2019 et 44 en 2020 pour 140/150 en 2021."Ça s’explique par les tests salivaires dont disposent les policiers depuis 2 ans. Ils sont plus faciles à utiliser que les anciens et donc plus fréquents,explique le chef de corps, Jean-Paul Bourgeois.D’autre part, la drogue reste plus longtemps dans l’organisme que l’alcool. Même si on ne ressent plus les effets, ça a un impact sur la conduite des conducteurs qui prennent ainsi le volant en toute confiance."